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A qui profite le crime ?...
avec Michele Placido, Kim Rossi Stuart, Anna Mouglalis, Pierfrancesco Favino, Claudio Santamaria, Stefano Accorsi, Jasmine Trinca
Warner Home Video 2006 / 24.99 € - 163.68 ffr.
Durée film 148 mn.
Classification : - 12 ans |
Sortie Cinéma, Pays : 2005, Italie
Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9e
Format audio : Italien, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
DVD 1
- Le Film
DVD 2 : bonus
- Romanzo criminale, un Roman Italien (26 min.)
- Enquête sur un tournage (15 min.)
- Making-of (20 min.)
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Comme née dans et pour le crime, la «Banda della Magliana» est cette confrérie qui tint Rome et lItalie durant les années 70 et 80. Accointances avec la Mafia sicilienne, la pègre romaine, les réseaux criminels français, marseillais
jusquà lEtat italien même
Un état de grâce pour ces jeunes anges noirs à qui lEtat, secrètement, confia des missions particulières : retrouver Aldo Moro, Président du conseil enlevé par les Brigades Rouges, par exemple
Ils sont quasi-frères de sang, se nomment depuis lenfance «Le Libanais», «Le Dandy», «Le Froid», «Le Noir», «La Thune»
Ils nont pas de conscience politique mais un sens élevé de lhonneur, participent de près ou de loin aux attentats de lépoque, quils soient anarchistes ou fascistes (Gare de Bologne, 1980), et ont réalisé leur rêve dadolescence : prendre Rome, Rastignac Ritals, frères des marginaux pasoliniens et de garnements façon Truffaut
Michele Placido revient sur leur histoire, se basant sur le roman éponyme de Giancarlo de Cataldo, lui-même co-scénariste du film. Il suit les trajectoires des trois premiers cités ici : «Le Libanais» (Pierfrancesco Favino), «Le Dandy» (Claudio Santamaria) et «Le Froid» (Kim Rossi Stuart), trois chutes pour trois romantiques dévoyés, un admirateur des Césars, un amoureux des belles choses à commencer par la sublime Patrizia (Anna Mouglalis) - et un poète à la tristesse caravagesque
De la même génération, un flic déjà désabusé mais pas tout à fait éteint, Scialoia (Stefano Accorsi), poursuit ces bandits réputés intouchables
et tombe aussi pour la mystérieuse Patrizia. Mais à qui profite le crime ? Romanzo criminale tire de leurs superbes déroutes les leçons pour une Italie déprimée.
Chronique historique, sociale, drame, voire même mélodrame, le film sétale sur une grosse décennie, des «années de plomb» à la chute des murs. On pense à La Meglio Gioventu (Nos Meilleures années), à Buongiorno, note, à ces films italiens réinterrogeant sans cesse un passé qui, décidément, ne passe pas. LItalie a-t-elle fait le deuil du Père (Aldo Moro, la Démocratie chrétienne) ?... On savoure car tout na pas été dit, et le point de vue choisi ici, lerrance dune sorte de chevalerie inversée, est particulièrement bien choisi.
Photo magnifique, en clairs obscurs, des ombres à la Caravage, profondes, nuancées, habillant les personnages, les mettant en relief
Des acteurs qui emportent ladhésion, beaux, jeunes, brillants
Michele Placido les aime et sait les animer, se fiant à leurs propres rapports au scénario : improvisation, intervention sur lécriture, lapparence des personnages, ils sont, selon ses propres termes, les «princes de la mise en scène». Et lon perçoit cette liberté, qui teinte les jeux et le film dans son ensemble.
Tout cela, les nombreux bonus de la présente édition DVD le disent bien. Un making-of et, surtout, deux documentaires où auteur, réalisateur et acteurs disent leur rapport au film, et à lhistoire italienne.
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 22/11/2006 )
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