L'actualité du livre Samedi 27 avril 2024
  
 
     
Films  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un réalisateur/acteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Films  ->  Comédie dramatique  
Exils
avec Tony Gatlif, Lubna Azabal, Romain Duris
TF1 Vidéo 2005 /  23  € - 150.65 ffr.
Durée film 103 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 2004, France

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : Format original respecté 2.35
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Dolby digital 5.1
Sous-titres : français

Bonus :
Chapitrage
Interviews de Romain Duris, Lubna Azabal et Tony Gatlif « Paroles d’exilés »(26 mn)
Scène inédite commentée par Tony Gatlif
Un sujet sur la musique
Making of du film (25 mn)
Filmographie du réalisateur
Lien Internet

Imprimer


Zano (Romain Duris), fils de pieds-noirs et Naïma (Lubna Azabal), fille d’immigrés décident de tout plaquer en France pour se rendre en Algérie sur les traces de leur passé. Exils (Prix de la mise en scène à Cannes en 2004) nous raconte cette histoire de voyage initiatique où la musique tient un rôle prépondérant.

Après son premier succès public avec Gadjo Dilo (1997), Tony Gatlif retrouve l’acteur Romain Duris qui se confronte à un personnage en proie aux questionnements identitaires et s’invite sur les chemins sinueux de la connaissance de soi, tandis que Naïma l’accompagne sans trop de convictions, restant perplexe face à sa démarche. Si le besoin de larguer les amarres est si prégnant c’est que ces deux-là gardent en héritage le lourd passé de leurs parents : ils portent en eux l’histoire des rapports franco-algériens, une « non-histoire » en somme puisque basée sur des non-dits. On comprend dès lors la nécessité de ce voyage, ce besoin de se délester moins du poids de l’Histoire que du poids du silence qui entoure la période traumatisante qu’a été cette guerre qui ne disait pas son nom : la guerre d’Algérie. Commence donc pour eux une longue marche qui les font emprunter les chemins tortueux et douloureux de cette quête du Graal identitaire.

Là où Tony Gatlif réussit son film en plein, c’est qu’il ne cherche pas à donner une réponse, tout juste nous laisse-t-il l’impression floue qu’il se passe quelque chose, un bouleversement intérieur dans l’esprit de ses personnages. Mais comment cela se manifeste-t-il exactement ? On ne sait pas, probablement parce que Zano et Naïma ne le savent pas eux-mêmes. Le spectateur, au même titre que les protagonistes du film, se sent embarqué dans une aventure spirituelle qui le dépasse, tout immergé qu’il est dans la sphère de l’insaisissable. C’est ce qui fait la magie du film.

Si le film pêche un peu par son rythme inégal, il reste remarquable car il nous procure cette sensation rare qui consiste à nous cogner à l’invisible, à une force étrange qui nous gouverne et dont on n’a aucune idée précise. A travers cette quête identitaire aux accents fortement autobiographiques, Gatlif parvient à capter quelque chose de l’ordre de l’indicible. Il y réussit d’autant mieux quand il convoque la musique et nous emmène dans une fête où ont lieu des scènes de transe qui seront autant d’exorcismes pour Naïma et Zano. La musique bien plus qu’une simple illustration sonore, devient dans Exils le « pont mémoriel » entre les générations. Par ce biais et par la place importante laissée au corps à travers ses diverses formes d’expression, c’est à un voyage autant sensoriel que spirituel auquel on nous convie.

Parmi les bonus que comporte le DVD, nous avons la possibilité de voir un making-of du film mais ce qui donne de la matière à ces bonus, ce sont bien les interviews d’enfants de pieds-noirs - dont l’épicentre est la parole d’une sociologue spécialiste du sujet - commentées par Tony Gatlif car elles font lien avec la démarche des personnages principaux. Elles creusent le sillon du réalisateur, donne de la profondeur de champ au thème traité et du sens à ces mots si difficilement cernables : la mémoire individuelle et collective, la transmission, l’identité. A voir absolument pour ceux qui s’intéressent à un épisode de notre Histoire de France laissée, à quelque exception près, à l’abandon par les historiens. Heureusement, des cinéastes comme Gatlif sont là pour rectifier le tir et nous faire croire encore au pouvoir du cinéma, à sa capacité à apprivoiser même furtivement ce qui nous rend humain : les sentiments.


Tiphaine Rochereuil
( Mis en ligne le 16/05/2005 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd