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L'Homme qui se prenait pour Peter Pan
avec Marc Forster, Johnny Depp, Kate Winslet, Julie Christie, Dustin Hoffman, Freddie Highmore
TF1 Vidéo 2006 /  39.99  € - 261.93 ffr.
Durée film 101 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma,Pays : 2005, USA
Titre original : Finding Neverland

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby digital 5.1 et DTS)
Sous-titres : Français


Bonus :
- Les commentaires audios du réalisateur, du producteur et du scénariste
- Scènes coupées avec commentaire audio optionnel
- La magie de Neverland (making of)
- Créer Neverland (les effets visuels)
- Tapis rouge de la première du film
- Bêtisier
- Film annonce
- Lien internet

Le coffret comprend également les DVDs de : Donnie Brasco, Le Chocolat, Dead Man et Las Vegas Parano

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Le mythe du petit garçon qui ne veut pas grandir a encore de beaux jours devant lui. Un siècle après sa création, on continue à faire des films basés sur la pièce Peter Pan de James M. Barrie. On se souvient encore, par exemple, du Peter Pan de P. J. Hogan sorti l'année dernière avec notre Ludivine Sagnier nationale dans le rôle muet de la Fée Clochette.

Marc Forster va un peu plus loin encore avec son film, puisqu'il s'agit de l'adaptation de la pièce à succès L'Homme qui était Peter Pan d'Allan Knee, elle-même une adaptation de cette portion de vie de James Barrie qui l'amena à inventer le «Pays Imaginaire». Mais ne vous attendez pas à une simple biographie filmée. Ne vous attendez pas d'ailleurs à une biographie tout court, puisque Forster et son scénariste David Magee ont savamment déguisé la réalité. C'est ainsi que Barrie et son mètre cinquante prennent l'apparence d'un Johnny Depp sémillant. Sa rencontre décisive avec madame Sylvia Llewelyn Davies est également transformée, une manière d'ajouter un peu de romance à l'histoire : alors qu'elle n'était mère que de trois enfants et toujours mariée, Forster la fait devenir veuve précipitamment et maman de quatre garçons (dont le fameux Peter qui inspirera le personnage bien connu). Des relations purement amicales entre Barrie et la famille Davies, le film en fait une histoire d'amour à cinq, les enfants considérant presque l'écrivain comme leur nouveau père. Ce qui dans la réalité ne fut pas bien loin, puisqu'à la mort des parents Davies, Barrie devint effectivement leur protecteur.

Mais laissons de côté ces détails historiques. D'autant plus qu'avec les nombreux effets spéciaux du film, ce n'était visiblement pas le propos du réalisateur. Non, ce qui prime, c'est ce passage de flambeau entre le jeune Peter et le dramaturge : l'adulte n'est pas celui que l'on croit. L'un a des préoccupations mélancoliques dans un corps d'enfant. L'autre, un regard naïf sur le monde, en permanence plongé dans son imagination, incapable de vivre une relation normale d'adulte à adulte. Il délaisse sa femme, faisant chambre à part et ne semble pas témoigner autre chose que de l'amitié à la jeune veuve Davies et ses rejetons. Il est leur compagnon de jeux et s'inspire de ces moments passés en leur compagnie pour écrire une pièce au ton différent des ses habituels drames soporifiques. Il est d'ailleurs ironique de remarquer que c'est avec le succès de Peter Pan basé sur un personnage qui ne veut pas grandir (et interprété uniquement par des femmes) que son auteur deviendra enfin un adulte accompli qui finira par prendre ses responsabilités.

Johnny Depp est bien évidemment parfait dans ce rôle. Le visage adolescent, le regard enfantin dans un corps d'adulte, en font un James Barrie plus vrai que nature. Kate Winslet retrouve ses sempiternels rôles tragiques en costumes et irradie l'écran une énième fois. Mais l'interprétation qui retiendra le plus notre attention est celle du petit Freddie Highmore, déjà aperçu auparavant dans Deux frères de Jean-Jacques Annaud. Son air désabusé et grave, inhabituels chez un jeune garçon, lui promettent un bel avenir cinématographique. Comme il le prouva en 2005 en incarnant le rôle titre de Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton qui le choisit sur les judicieux conseils de Johnny Depp.

Neverland alterne reconstitution historique (notamment celle, minutieuse et intéressante, des répétitions de la pièce qui donnera Peter Pan), drame (le destin des Davies étant particulièrement sombre) et onirisme lorsque l'on pénètre dans l'imagination luxuriante de James Barrie. Nommé cinq fois aux Oscars, le film repartira injustement bredouille. Mais fort heureusement, sa poésie résiste à des visions répétées en DVD.

Un DVD en version simple dont le contenu du bonus s'avère toutefois assez riche. Si les scènes coupées sont sympathiques et plutôt anecdotiques, les différents documentaires et commentaires audios sont passionnants. Le bêtisier et les images de la première hollywoodienne apportent un peu de fraîcheur à ce film émouvant qui fera verser une petite larme même à l'adulte le plus endurci...


Julien Wagner
( Mis en ligne le 29/11/2006 )
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