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La Paix-Femme
avec Amos Gitaï, Natalie Portman, Hannah Laslo, Hiam Abbass
BAC Vidéo 2006 /  22.99  € - 150.58 ffr.
Durée film 90 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2005, Israël, France, Etats-Unis
Titre original : Free Zone

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Hébreu, Français (Dolby Digital 5.1),
Sous-titres : Français

Bonus :
Présentation du film par Amos Gitaï au Festival de Montpellier
Préparation de la scène d'ouverture
Interview de Hanna Laslo, Hiam Abbass et Natalie Portman
Bandes annonces

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Scène d'ouverture : pendant six minutes, la caméra fixe en plan serré le visage de Rebecca (Natalie Portman) dans une voiture, crispé, en larmes, scène accompagnée d'un univers sonore mêlant la chanson “Had Gadia” et les sons de Jérusalem, les voix des minarets, le métal chantant des cloches... Le spectateur peut choisir pour lui pourquoi la jeune femme pleure, et vivre donc intensément ces six minutes. Rebecca, elle, pleure parce qu'elle vient de quitter son ami, espagnol adultérin... Peut-être aussi parce que, ne s'étant jamais sentie chez elle à New-York, ayant appris finalement qu'elle n'est pas juive, elle est venue en Israël où peinent à sourdre ses repères... Pleurer devant le mur des lamentations, après tout, ne saurait relever que d'un chagrin de coeur.

La voiture est celle d'Hannah (Hannah Laslo), fille de juifs allemands en fuite, et épouse de Moshé pour qui elle doit regagner la Free Zone ; une histoire de sous. Rebecca sera du voyage. En Jordanie, Leila (Hiam Abbas) les accueille, un peu penaude, car sans argent ni aucune trace de l'associé américain devant de l'argent à Moshé, alors que la ferme locale se met à brûler... Mais dans la Free Zone, cette zone franche frontalière où Israéliens, Egyptiens, Jordaniens et Irakiens viennent faire affaires (notamment, un important trafic de voitures), les trois femmes oublient un peu leurs appartenances, se côtoient, échangent, argent, biens, paroles... Et si l'autre avait raison et que la paix commence vraiment avec le commerce ?... A moins que ce ne soit par les femmes... C'est ce que cherche à montrer Amos Gitaï dans ce film une fois de plus OVNI, improbable, envoûtant, expérimental.

Expérimental, par la première scène hautement subjective, et la dernière aussi où, à nouveau sous la chanson folklorique, Hannah et Leila s'engueulent comme deux poissonnières, toujours dans la voiture – cocon essentiel au film, où se rapprochent les trois femmes. En l'occurence, la scène où elles chantent toutes trois en dodelinant sur un air oriental (donnant l'affiche du film) est magnifique. Quant à Rebecca, laissant ses deux aînées, elle s'est alors enfuie en courant pour rejoindre Israël... Au début, sur la route de la Jordanie, le réalisateur a fait le choix audacieux de superposer plusieurs images à l'écran, filtres mémoriels sur la réalité du voyage, où l'on comprend pourquoi Hannah doit se rendre à la Free Zone, pourquoi aussi, Rebecca, esseulée, l'accompagne. Ici, fantomatique, Carmen Maura apparait, en belle-mère espagnole acariâtre et un peu snob...

On est surpris et séduit de la présence de Natalie Portman dans ce film intimiste, politique, engagé, loin du strass des blockbusters hollywoodiens qui l'ont révélée et confirmée comme jeune star : la nouvelle trilogie Star Wars, V pour Vendetta tout récemment... Elle-même juive née en Israël, l'actrice aurait trouvé dans le film d'Amos Gitaï l'occasion d'exprimer ses propres appréhensions identitaires... Ces deux compagnes complètent un trio formant ce panorama des qualités les plus féminines : fragilité, douceur, endurance, empathie...

Bref, un moment purement onirique, charmeur, provoquant aussi l’endormissement parfois, plus par bercement que par ennui. Les bonus ici ajoutés méritent un détour : celui où le réalisateur explique son film au téléphone, à l’occasion du Festival de Montpellier, est quelque peu étrange. Par contre, les interviews des trois actrices forment une saisissante polyphonie, avec cette même superposition des plans, en écho du film...


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 24/05/2006 )
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