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Histoire d'une sidération
Norman  Mailer   Le Combat du siècle
Denoël - Denoël & d'ailleurs 2000 /  3.03 € -  19.85 ffr. / 327 pages
ISBN : 2-207-25010-5
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Un roman peut-il échapper à son auteur au point que son sujet le prenne littéralement pour objet ? Mailer fait certes partie de ces auteurs qui, mégalomanie oblige, ne peuvent s'exclure de leurs écrits. Ne pousse-t-il pas le narcissisme jusqu'à déclarer que "non content de décrire les faits dont il était le témoin, il évoquait aussi le petit effet que lui-même produisait sur les événements" ?

Que le lecteur ne se méprenne : le Combat du siècle n'est pas "le choc des Titans" opposant, un soir de moiteur mobutiste, Muhammad Ali à George Foreman, champion du monde en titre. Pas plus qu'il ne s'agit de l'histoire homérique d'un pugiliste d'ébène, qui a renoncé à ce patronyme infamant de Clay qui résonnait du cliquetis des chaînes de ses ancêtres. Ni celle d'un affranchi, champion déchu pour avoir refusé de combattre au Viêt-nam et tuer d'autres niggers, fussent-ils jaunes, qui tente de reconquérir sa ceinture en défiant le contremaître (traduction de foreman en français !), parangon du patriotisme nixonien.

Non, il ne s'agit pas d'une main gantée de noir, symbole du Black Power, dont les uppercuts vengeurs rappellent le rêve brisé d'un autre King, pasteur de son état. Ce livre aurait pu être celui d'un écrivain qui, au lieu d'être acculé dans les cordes, aurait su prendre du recul et tel Ali, "ce maître de la danse, flottant comme un papillon, piquant comme une abeille", aurait de sa plume montré combien l'illustre boxeur symbolisa la lutte progressiste pour les droits des afro-américains, vite proclamés et trop vite oubliés au sein d'une société américaine raciste et d'un monde secoué par la décolonisation de son tiers (16 nations africaines étant devenues indépendantes en 1960).

Un auteur éclairé aurait pris soin de rappeler que Cassius Clay avait été dépouillé de son titre en 1967 parce qu'il militait aux côtés des Black Muslims, un mouvement noir qui, s'il était extrémiste, était surtout infiltré par le FBI qui provoquait en leur nom des exactions pour mieux les discréditer aux yeux de l'opinion publique et mieux justifier leur bannissement. Car enfin, Muhammad Ali, grand manipulateur des médias devant l'éternel, a peut-être fait plus que la NAACP (association nationale pour la promotion des gens de couleur) pour la cause des Noirs par son art de la provocation, servi par un verbe qui, selon son propre auteur, devait le mener tout droit à la Maison-Noire !

Quid de la récupération scandaleuse et pathétique du combat par un tyran sanguinaire, qui se servit du ring installé sur les rives du fleuve Zaïre comme d'une arène politique pour mieux asseoir le pouvoir mobutiste ? Il semble en effet que Mailer, tel son propre hagiographe, ait préféré se mettre en scène au côté d'Ali. Or, le combat de Kinshasa constituait l'occasion toute barthienne de relater la genèse d'une mythologie, n'était-ce le récit d'un auteur pris en flagrant délit de sidération face à une de ses idoles. Las, force est de constater que cet opus mailerien n'est pas à la hauteur de l'événement historique. Un tel travail eut requis un de ses "jabs" aériens, un de ces pas de côté magiques dont le maître Muhammad avait le secret pour décocher ses directs à la face. Ce qui eut été possible si No'min Mailer n'avait consacré ses pages à écrire devant le miroir que son ego lui tendait, tel un boxeur ivre à force de faire du shadow-boxing, à faire des moulinets devant la glace au lieu de faire du sac !


Steven Barris
( Mis en ligne le 26/01/2001 )
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