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Baudolino ou la folle épopée
Umberto  Eco   Baudolino
Grasset 2002 /  3.51 € -  23 ffr. / 560 pages
ISBN : 2-246-61501-1

Traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano
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Au commencement sont des mots bousculés, biffés, déformés – un chaos de mots sur un parchemin mal gratté, volé de surcroît. Ainsi débute l’histoire de Baudolino ; non pas à sa naissance mais avec ses premiers balbutiements scripturaux. Comme l’humanité entre – arbitrairement certes – en histoire dès lors que l’on identifie les premiers signes relevant de l’écriture.

Jeune paysan piémontais, Baudolino s’acquiert les bonnes grâces de l’empereur Frédéric Barberousse au point de devenir son fils adoptif. Le jeune garçon a le "don des langues" et aussi celui des visions. Le voilà donc amené à la cour de l’empereur puis placé sous la tutelle du chanoine Rahewin et de l’évêque Otton afin d’être instruit en toutes choses utiles au fils adoptif d’un empereur. Mais au fond, c’est de son imagination débridée, assortie d’un bon sens éprouvé, que Baudolino use le plus largement. Confronté aux arcanes des enjeux politiques, on le voit, par exemple, présider à la canonisation de Charlemagne ou bien rédiger – sous l’emprise du "miel vert", substance davantage haschichine que miellée – une lettre adressée à Frédéric par le mythique Presbyter Johannes, souverain d’un royaume qui n’est rien moins qu’un avatar du paradis terrestre situé du côté des Indes. De mensonges bien pensés en coups magistralement montés, Baudolino se révèle un personnage clef du pouvoir impérial.

Non content de nous livrer une truculente – mais attendrissante à ses heures – fable politico-philosophique aux couleurs franchement picaresques, Umberto Eco lance Baudolino et onze de ses amis à la recherche du fameux royaume du prêtre Jean, telle une terre promise, renouant ainsi avec cette tradition des récits de voyage merveilleux où les poètes, faute de connaître le monde, s’efforçaient de l’imaginer. C’est alors une débauche de lieux et de créatures fantasmagoriques issus d’un fonds mythologique luxuriant… mais en définitive, c’est toujours le même chemin qui se dessine : celui de qui part en quête, avec la foi indéfectible de trouver un jour.

Dans ce roman enlevé, enchaînant les péripéties et tenant à la fois de l’épopée et de la farce, Umberto Eco questionne en permanence le rapport que l’homme entretient avec le réel et dont témoignent au premier chef les différents systèmes linguistiques dont il use – chaque langue reflétant une appréhension spécifique de la réalité. Appréhension dont l’écriture dénote un degré nouveau, ajoutant à l’image sonore que le langage attribue au concept celle, graphique, que l’on trace.

Outre cette réflexion de fond sur le langage, tissée au gré de ces parlers plus ou moins compréhensibles, plus ou moins attestés, et recréés ici et là dans le texte, le sémillant sémiologue nous invite aussi à nous interroger sur les notions de réalité et de vérité, sur les mécanismes de la diplomatie, de l’économie, du pouvoir et, enfin sur les fondements de la foi et du croire – piliers du comportement humain.


Isabelle Roche
( Mis en ligne le 22/03/2002 )
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