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Un temps retrouvé
Alix  de Saint-André   Ma nanie
Gallimard - Blanche 2003 /  2.06 € -  13.50 ffr. / 167 pages
ISBN : 2-07-076802-3
FORMAT : 14x21 cm
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Le dernier roman d’Alix de Saint-André, sympathique icône audiovisuelle, tombe à point nommé en ces temps de négligence gériatrique. Certains responsables irresponsables font la sourde oreille, voire s’offusquent. Sur le terrain, les infirmières se battent contre ces moulins politiques, certaines familles oublient que leurs vieux ne sont pas encore morts… jusqu’à ce qu’ils le soient sur un coup de chaud. Attention à un éventuel coup de froid !... Alors, les jolis mots d’Alix ont cette beauté opportune de nous rappeler que nos anciens sont une denrée fragile et qu’on leur doit plus qu’on ne le prétend : la vie, une éducation et des souvenirs à la pelle.

Dans Ma nanie, Alix redevient la petite fille dans les jupons de sa nounou. Le roman est un hommage discret à cette dame, maman, amie, compagne que ses journaux laissés dans des cartons révèlent un peu mieux. L’hommage, touchant, écrit d’une plume magnifique, à la fois classique et guillerette, sans artifice (les beigbédériens n’aimeront pas…), est somme toute discret. Alix nous raconte sa seconde maman de façon pudique, par bribes sucrées, des moments. On en voudrait plus, par une curiosité sans doute malvenue.

Une «affaire» pointe néanmoins dans ces évocations nostalgiques : une amourette de la nanie en question avec un certain Karl, juif allemand – est-ce possible ? s’interrogent les contemporains – raflé pendant la guerre dans un château proche de chez les Saint-André. On comprend alors, une fois de plus, que toute famille appartient à l’histoire et que ses événements s’insèrent tragiquement dans ceux plus connus : il y a un lien entre un village d’Anjou et les camps de la morts… «J’ai raconté mon enquête […], et maman […] m’a demandé pourquoi la mairie de Chênehutte avait refusé de poser cette plaque à la mémoire des juifs sur le monument aux morts. Parce qu’il y avait écrit dessus : "Morts pour la France", et que les juifs de Sainte-Radegonde n’étaient pas morts pour la France […]. Question de sémantique ; ils étaient morts par la France…» (p. 85)

Ma nanie est aussi l’occasion de parler de soi, de ses souvenirs, d’une enfance. Alix de Saint-André parle amoureusement de son chez-soi, son bercail des bords d’une Loire qu’elle nous dépeint dans sa splendeur nilotique. «Il existe un secret d’amour entre les hommes de la Loire, les roses, le vin, les jolis phrases, le bon Dieu…» (p. 116) Certains critiqueront ce côté «vieille France», des accents presque barrésiens, un éloge en tout cas de l’enracinement. Pour ceux qui aiment les catégories bien faites – les pauvres ! -, on a là le roman d’une aristocrate, un florilège d’images d’Epinal, des accents séguriens, comme l’évocation tendre des beaux jours de petites filles modèles. Ma nanie, c’est en fait tout le contraire : un joli roman moderne - pas post-moderne, ce qui ne veut rien dire - et c’est tant mieux.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 27/10/2003 )
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