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| Littérature -> Rentrée littéraire 2004 |
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Alexandre
Lacroix Un point dans le ciel
Flammarion 2004 / 2.75 € - 18 ffr. / 242 pages
ISBN : 2080687166
FORMAT : 14 x 21 cm
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Ce point dans le ciel, c’est un Boeing 747 qui vole de Paris à San Francisco, le temps d’une nuit. Mais ce n’est pas un vol comme les autres : à bord, une centaine de personnes participent à un nouveau type de soirée, sorte de summum de la branchitude blasée. La société Airclubbing lance le Boeing-boîte de nuit, la soirée en plein ciel. Alexandre Lacroix profite de ce huis-clos moderne pour mettre en scène sept personnages, sept archétypes plus ou moins symptomatiques de notre époque. Le jeune loup sorti d’une école de commerce et analyste financier chez Merryl Lynch ; le jeune homme souffrant de plusieurs infirmités qui a trouvé refuge dans la philosophie ; le cinquantenaire qui n’a jamais réussi à se fixer et veut encore croire qu’il peut apprécier sa solitude puisqu’elle est entrecoupée d’Instants de Plaisir Pur… Pour tous, il se passera cette nuit-là quelque chose. Une rencontre, des retrouvailles, un passage devant le miroir.
Ce 747 qui file au-dessus de l’Atlantique sous les spotlights et au son des rythmes techno, c’est bien sûr la métaphore de notre vie. On est un peu sourd, un peu aveuglé aussi, et tout cela avance sans nous, plus ou moins. Jusque-là tout va bien, mais l’atterrissage n’est pas garanti. La citation de Nietzsche qui tient lieu d’épigraphe au roman ne laisse aucun doute sur les préoccupations de l’auteur : « ;Qu’avons-nous fait à désenchaîner cette terre de son soleil ? Vers où roule-t-elle à présent ? Loin de tous les soleils ? Ne sommes-nous pas précipités dans une chute continue ? »
Alexandre Lacroix n’en fait ni trop, ni trop peu. De son écriture légère, discrète et sûre de son fait, il esquisse les portraits croisés de ses personnages, dévoile leurs failles pudiquement. Sans passion, avec un cynisme retenu, il pose les bonnes questions, épingle les maux qui empêchent qu’une vie se transforme en destin. Tous ces poids que l’on traîne et qui font que plus dure – plus sûre – sera la chute.
Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 10/09/2004 )
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