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La magicienne du Bosphore
Marie-France  Auzépy   Alain  Ducellier   Stéphane  Yerasimos   Istanbul
Citadelles & Mazenod - L'art et les grandes cités 2002 /  29.47 € -  193 ffr. / 480 pages
ISBN : 2-85088-153-8
FORMAT : 25 x 32

Préface de Gilles Veinstein (professeur au Collège de France).
Relié toile sous jaquette et étui illustrés.
450 illustrations couleur et 10 noir et blanc.
5 plans et cartes.

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Quelle ville a autant excité l’imaginaire qu’Istanbul, cette mégalopole deux fois millénaire au carrefour de l’Orient et de l’Occident, à l’histoire non moins tumultueuse que les eaux du détroit du Bosphore qui la bordent ? Quelle métropole a autant fasciné les artistes, qu’il s’agisse de Dürer, de Nerval, de Le Corbusier, et de tant d’autres ? Istanbul – dont l’étymologie eis tèn polin signifie en grec : « vers la ville » - ne s’appela pas toujours Istanbul. Avant sa conquête par les Ottomans en 1453 qui entendaient en faire une nouvelle Jérusalem, elle répondait au nom de Constantinople, l’empereur Constantin ayant en 344 élu la ville au rang de capitale de l’Empire romain. Et l’ancienne Constantinople quant à elle avait eu pour premier nom de baptême Byzance, à l’époque où elle n’était encore que la plus prestigieuse des colonies grecques.

Une histoire incomparable, faite de chutes terribles et d’âge d’or vertigineux ; la magnificence de son patrimoine architectural et dans une moindre mesure pictural où se sont exprimés tour à tour l’art romain, l’art médiéval et l’art ottoman : voilà sans doute ce qui a conduit les éditions Citadelles & Mazenod à consacrer à la « magicienne du Bosphore », selon l’expression de son maître d’oeuvre et spécialiste de la civilisation ottomane Gilles Veinstein, un livre où la qualité des photographies n’a d’égale que celle des textes, tous signés par d’éminents spécialistes.

Tout se passe comme si les époques, si différentes soient leurs inspirations respectives, avaient rivalisé de virtuosité, hissant l’art architectural toujours plus haut. Comme si l’Histoire, chuchotant à l’oreille des empereurs successifs, les avait constamment rappelés au même devoir d’excellence. Si l’Histoire de Byzance-Constantinople-Istanbul est faite de ruptures sur le plan civilisationnel ou encore socio-historique, Marie-France Auzépy souligne en revanche les parallélismes qui nous autorisent à mettre en regard le 6e siècle d’un Justinien et, par exemple, le 16e siècle d’un Soliman le Magnifique. Quoi de commun entre ces deux empereurs sinon la magnificence de l’art qui a marqué leur passage ? D’un côté l’ancienne cathédrale de Sainte-Sophie, projetée par Justinien et construite par son successeur, transformée en mosquée en 1453, domine la ville de la hauteur de sa coupole. «Elle est merveilleusement pleine de lumière et d’étincelants rayons de soleil, disait Procope. On dirait que l’espace n’est pas éclairé de l’extérieur par le soleil mais que l’éclat du jour y naît.» De l’autre la mosquée de Rüstem Pacha ornée des céramiques d’Iznik d’une beauté exceptionnelle, qui fut construite par Sinan, le grand architecte de Soliman dont l’invraisemblable somme de travaux – dignes des Mille et une Nuits – font rapidement de la ville une des plus grandes métropoles du monde musulman.

Istanbul connut ses heures noires : la traversée tourmentée des siècles obscurs (7e- 8e siècle) où Constantinople est la proie des Barbares ; l’occupation franque du 12e siècle, avec son lot de pillages, perturbant la physionomie de la ville, faisant d’elle, avant qu’elle ne soit reconquise et reprise en main par Mehmet II, une ville délabrée, déchue, voire même, selon l’expression d’Alain Ducellier, le «symbole de la désunion chrétienne». Mais si la 4e croisade sonna le glas du cosmopolitisme qui faisait la marque agréable de la ville, si la division sociologique - que relaiera, sous Mehmet II, Bayezid II et Soliman, les cycles des déportations – et la perte de souffle économique se font durement sentir dans les premiers siècles du second millénaire, il est une chose que la « ville des villes » ne perdra jamais : son prestige, son éclat symbolique.

Depuis l924, quelques années après la capitulation de l’Empire ottoman en 1918 qui sera suivi de très près par l’abolition du sultanat (1922) puis de califat (1924), Istanbul est une capitale déchue, perdant le statut de capitale impériale qui avait été le sien depuis sa fondation en 324. Après les fontaines, les bibliothèques et les palais des siècles ottomans – notamment ceux de Dolmabahçe et de Küçüksu construits au 19e siècle, voici venue une réalité peut-être plus prosaïque, évoquée par Stéphane Yerasimos : le temps de l’Istanbul moderne qui, passée l’ère de l’occidentalisation et de la fièvre urbaniste, connaîtra ses premiers bidonvilles dans les années 1950. «Quoi de commun, se demande Gilles Venstein, entre cette mégalopole tiers-mondiste, enjambant deux continents, et la cité millénaire, chantée par Pierre Loti (...) Rien, sinon le nom et, tout de même aussi, niché quelque part dans la marée urbaine, (...) le vieil Istanbul, cet îlot consacré, cette pièce d’une étoffe différente, méticuleusement entretenue avec une conscience historique de plus en plus poussée, mais qui, néanmoins, n’a pas encore tout à fait cessé d’être une partie vivante de la ville pour n’être plus qu’un musée de première classe.»


Thomas Regnier
( Mis en ligne le 07/12/2002 )
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