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La ville où l’on rêve en plusieurs langues
Jean-Claude  Izzo   Daniel  Mordzinski   Marseille
Hoëbeke 2000 /  4.43 € -  29.01 ffr. / 94 pages
ISBN : 2-84230-120-X
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"Ce sont souvent des amours secrètes, celles que l’on partage avec une ville". De cette phrase de Camus, Jean-Claude Izzo avait fait une contre-devise. Sa tendresse pour la cité phocéenne n’était un secret pour personne, surtout pas pour ses proches qu’il aimait à emmener dans ses tournées quotidiennes, lorsque son oeuvre ne suffisait pas à faire, seule, l’éloge de sa ville tant aimée. Prématurément disparu il y a tout juste un an, le père de Fabio Montale, ne serait pas parti sans livrer un dernier hommage à Marseille. C’est ainsi qu’il s’était, il y a quelque temps, improvisé en guide pour son ami, le photographe argentin Daniel Mordzinski, en vue de ce livre, écrit à quatre mains mais terminé sans lui.

Ici, pas d’images convenues, pas de clichés immuables, mais une ville qui se montre sans fard pour un parti pris de simplicité. Et cette poésie qui surgit de façon incongrue au coeur des scènes les plus anodines: quelques notes s’échappent de volets entrouverts, des odeurs nous parviennent des échoppes alanguies, des éclats de voix affleurent d’une rencontre de supporters enfiévrés… Du Panier à la Vieille Charité, dans ces quartiers populaires où fleurissent des bistros "rarement mentionnés dans les guides", mais dont Izzo connaissait le charme, se déploient les visages d’un véritable art de vivre : audacieux mariages gustatifs tapis au creux des étals ensoleillés, saveur aillée d’un premier baiser embarrassé, autant de plaisirs que le romancier décrit avec jubilation, un éclair de bonheur dans l’expression.

La joie de vivre, donc, et des clichés authentiques, mis en relief par une belle maquette portant la griffe de l’ingénieux Massin. En noir et blanc, les prises de vue sensibles de Mordzinski jettent sur le quotidien ce halo de nostalgie sans âge que symbolisait si bien la relation de l’écrivain à sa ville. En couleur, elles campent ici une silhouette fugitive, là, une zone portuaire au travail, s’intégrant à merveille dans une réalité turbulente, à l’image de son peuple. Fruit d’un métissage on ne peut plus méditerranéen -sa mère était espagnole, son père italien, tous deux portant les stigmates d’une ascendance maure-, Izzo goûtait en Marseille ce cosmopolitisme, cette particularité qui est la sienne "de rêver en plusieurs langues". Une image que n’a pas occulté son compagnon de flânerie, croquant au passage les frimousses facétieuses d’un groupe de bambins aux origines perdues aux quatre coins du monde, mais tellement heureux d’évoluer ensemble.

C’était cela, le Marseille de Jean-Claude Izzo: "une porte ouverte, toujours".


Jeanne de Ménibus
( Mis en ligne le 26/01/2001 )
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