annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Voyage & loisirs
Gastronomie & Vin
Art du jardin
Décoration & Intérieurs
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Art de vivre  ->  Voyage & loisirs  
 

Rihla saida : bon voyage !
Jalel  Bouagga   Guide d'Oman - Parfums d'Arabie
Jean Picollec - Les guides 2003 /  4.73 € -  31 ffr. / 318 pages
ISBN : 2-86477-185-3
FORMAT : 13x21 cm

L’auteur du compte rendu : agrégée d’histoire et docteur en histoire médiévale (thèse sur La tradition manuscrite de la lettre du Prêtre Jean, XIIe-XVIe siècle), Marie-Paule Caire-Jabinet est professeur de Première Supérieure au lycée Lakanal de Sceaux. Elle a notamment publié L’Histoire en France du Moyen Age à nos jours. Introduction à l’historiographie (Flammarion, 2002).
Imprimer

Les éditions Jean Picollec, qui avaient déjà donné un guide de l’Irak, publient aujourd’hui un guide d’Oman ; le sultanat d’Oman (capitale Mascate) se trouve à la corne de l’Arabie (1700 km de littoral), et détient une situation stratégique sur le golfe arabo-persique. Certes la situation actuelle n’incite pas aux voyages touristiques dans la région du golfe et par ailleurs l’Oman n’est qu’au tout début d’une politique touristique, mais ces deux raisons même peuvent conduire le lecteur à ouvrir ce livre. Sa curiosité ne sera pas déçue, ni son plaisir. L’ouvrage est fort bien illustré par un calligraphe (Ghani Alani), les aquarelles d’un peintre breton (Jean-Claude Crosson) et de superbes photos de l’auteur ; des cartes générales et un index en facilitent l’utilisation. Des encarts, clairs, donnent des précisions sur des aspects du texte.

Peu connu des Français, car sous influence anglaise, l’Oman s’ouvre depuis peu au tourisme. Au XXe siècle, ce sont d’ailleurs des explorateurs anglais qui ont commencé à le découvrir : Bertram Thomas, qui entreprend en 1930-1931 la traversée du désert Rub al Khali, Harry Saint John Philby, puis Wilfred Thesiger (1910 2003), qui se veut héritier de Lawrence d’Arabie et dont le récit a été publié en français : Le désert des déserts (Plon, 1978).

L’auteur est tunisien, ethnologue, il vit à Paris où il dirige une agence de voyages. Le guide s’ouvre sur une description des caractères géographiques, culturels et une présentation de l’économie et de la société omanaise. Celle-ci est composée de populations d’origines diverses : des communautés marchandes sont anciennement implantées, les Persans, à Mascate, des Indiens du Goudjerat (province du Nord Ouest de l'Inde). Les Baloutches (originaires du Baloutchistan) sont arrivés avec les Anglais, comme gardes militaires du pays. L’intérieur des terres, domaine des bédouins, est moins ouvert aux influences extérieures, plus fidèle à la tradition arabe. Les Omanais ont la réputation d’être accueillants et offrent à leurs hôtes le kahwa (café) servi selon le rituel traditionnel, avec dattes et halwa.

L’économie est fondée sur l’agriculture et la pêche ; le pétrole est de découverte et d’exploitation récentes (fin des années 60), avec des réserves estimées à une trentaine d’années. Aussi, d’emblée a-t-il été décidé de prévoir l’après pétrole et de profiter de cette rente pour réaliser les équipements du pays. C’est dans ce cadre que se produit aujourd’hui une ouverture au tourisme.

Pays de la légendaire reine de Saba, l’Oman a fourni toutes les civilisations de l’Antiquité en encens par les longues routes caravanières d’abord (Pline l’Ancien compte 65 étapes de Tamna à Gaza), puis les routes maritimes. Dans une première période, y vivent des sociétés préislamiques , dominées par les Perses qui auraient apporté le savoir faire de l’irrigation par «falaj» (galeries semi enterrées drainant l’eau des montagnes aux oasis), permettant une économie agricole prospère. En 630, Amr Ibn al As, émissaire du prophète, arrive en Oman ; se déroule alors la phase de l’islamisation des tribus qui adoptent un islam austère dans sa version ibadite (dans l’ibadisme, branche de l’Islam née en Irak, l’idée est que l’imam doit être choisi en fonction de ses qualités propres et non de ses liens de famille avec le prophète). En 1064 l’invasion turque met un terme à l’indépendance omanaise. Le début du XVIe siècle voit l’arrivée des Portugais qui en 1518 prennent Mascate et Ormuz. Ils introduisent l’usage de l’artillerie, la construction de forts et d’enceintes (aswar). La concurrence est rude entre les Européens pour surveiller cette région stratégique.

Au XVIIe siècle une dynastie omanaise s’installe (les Yarubi ) qui gouverne un siècle (1644-1724) et développe le commerce maritime et la flotte, tout en multipliant la construction de forteresses destinées à assurer la sécurité des routes. Puis une seconde dynastie s’impose, celle des al bu Said , à laquelle appartient le sultan actuel, qui chasse les Perses, réalise une alliance matrimoniale avec les Yarubi, reprend en main le pays, et fait en 1799 de Mascate la capitale. Les Omanais dominent Zanzibar, centre de la traite négrière et de la vente du clou de girofle et de l’ivoire, «marchandises» sur lesquelles se fonde la richesse du sultanat. Ils devront l’abandonner à la conquête anglaise en 1890. La décolonisation s’est effectuée dans les années 60, avec des difficultés dûes aux relations avec le Yemen voisin, ainsi qu’à la définition de frontières qui n’appartenaient pas à la culture locale et résultaient de la présence européenne. Depuis 1970, l’Oman est dirigé par le sultan Qabous (dont la photo ouvre le guide) qui s’est livré à une réforme en profondeur de la société, en instaurant deux conseils (l’un nommé, le second élu au suffrage censitaire avec électeurs des deux sexes) et en tentant une évolution vers une démocratisation, alors qu’il fonde son pouvoir sur la reconnaissance de son autorité par les tribus.

L’Oman est partagé entre un littoral de marins - ne dit-on pas que Sindbad était omanais, originaire de Sour,- et un intérieur montagneux, avec le désert Rub al Khali. Une troisième partie : A travers Oman, décrit les différentes régions que peut découvrir le voyageur. Mascate : la ville, l’architecture, le souk de Matrah, la grande mosquée et les musées. La plaine de la Batinah, région de culture et de pêche, avec le circuit des châteaux forts (l’année 1994 a été déclarée année du patrimoine en Oman, ce qui a permis de nombreuses restaurations) ; aux plus aventureux : le circuit des wadis et la descente des canyons, des escalades. À Musandam, la corne de l’Arabie, des fjords à la beauté étonnante et une faune abondante, mais actuellement il faut pour s’y rendre une autorisation du pouvoir. Djahirah avec la ville de Nizawa, cœur de la civilisation ibadite, avec la nécropole de Bat et ses tombeaux de feu, inscrits au patrimoine mondial ; le Hajar, massif culminant à 3009 mètres, bordé d’oasis de piémont ; la Sharqiah, région isolée et aride, plaines de graviers, de rares acacias épineux, région des bédouins, et des randonnées chamelières ; le Hajar oriental ; Ja’Alan et Sour ; Barr al hikman, région peu connue, difficile d’accès, et la réserve ornithologique de l’île de Matira, soumise à autorisation ; le Dhofar, pays où pousse l’encens, région au climat tropical, riche en histoire, mais ruinée par la guerre en 1963, qui se reconstruit actuellement ; le désert Rub al Khali …

Un espace de rêve donc, peu connu et peu visité, où se perdre en randonnées, escalades, visites architecturales ou plongées, selon ses goûts. La dernière partie du guide donne tous les renseignements pratiques, adresses et sites Internet. Alors, Rihla saida : bon voyage !


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 15/03/2004 )
Imprimer
 
 
SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme