annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Littérature
Essais & documents
Histoire
Science-fiction
Classiques
Musique
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Poches  ->  Littérature  
 

Le maître de la nouvelle
Guy de  Maupassant   Les Soeurs Rondoli et autres nouvelles
Folio - Classique 2002 /  0.53 € -  3.50 ffr. / 256 pages
ISBN : 2-07-040943-0

Édition de Marie-Claire Bancquart
Imprimer

André Gide, dans une jolie formule, désignait l’art de Maupassant comme «une littérature de commis-voyageur». Il est vrai qu’on emprunte souvent les chemins de fer chez Maupassant : beaucoup de rencontres, notamment amoureuses, s’y font. Il est vrai aussi que le naturalisme du Normand est incommensurable avec celui de Zola : pas de plan préparatoire, pas de documentation démesurée chez le maître de la nouvelle, mais plutôt le coup d’œil, le sens de la formule, tout cela au service de la vivacité du récit.

Le recueil des Soeurs Rondoli, écrit au milieu des années 1880, est assez représentatif de la diversité des centres d’intérêts de l’écrivain. Tandis que «Le Petit fût» évoque la cruauté des moeurs paysannes, «Décoré !» s’intéresse, sur le mode satirique, à ceux qui n’ont en tête que la course aux décorations. Mais ces nouvelles sont marginales par rapport à celles, d’un style parfois très leste, portant sur le plaisir et les tourments érotiques. La femme y est décrite volontiers comme insatiable, gouffre de plaisir. La veine égrillarde se teinte rapidement d’accents misogynes bien conformes à l’esthétique de la fin de siècle, tant celle de la littérature que d’une philosophie dominée alors par le pessimisme de Schopenhauer.

Les critiques insistent aujourd’hui, à propos de Maupassant, sur un matérialisme concomitant avec une ruine de l’idéalisme, les années 1870 constituant ici une date charnière dans ce changement de paradigme. Et Marie-Claire Bancquart d’écrire dans une excellente préface que «peu d’écrivains offrent, sous une forme qui paraît aussi classiquement travaillée, une vision du monde aussi dénuée de références à une tradition humaniste et religieuse, aussi privée de toute «illusion» consolante.» Car cette anthropologie en phase avec les découvertes scientifiques du temps, notamment en matière de psychologie, ne se donne jamais à lire de manière massive, frontale. Tamisée par l’art du récit comme par le pittoresque de l’histoire, elle affleure dans des nouvelles comme «Lui ?» qui annoncent, à quelques années d’intervalle, des chefs d’oeuvre comme «Le Horla».

On n'a pas attendu Lolita ou Rose Bonbon pour mettre la pédophilie à l’honneur en littérature. Sans craindre les foudres des censeurs, on se délectera de la lecture de «Châli», où le narrateur prend pour femme une esclave de... huit ans. Evoquant des personnages appartenant à d’autres recueils, une note nous rassure d’ailleurs en nous rappelant bien à propos que si «Laurine et la petite Roque ont une douzaine d’années», «on peut supposer un égal développement, à huit ans, chez l’orientale Châli.»... Quoi qu’il en soit, cette nouvelle finale n’a d’égale que la nouvelle inaugurale, «Les Soeurs Rondoli» où Maupassant, très discrètement et très malicieusement, met en abyme l’art même du nouvelliste.


Thomas Regnier
( Mis en ligne le 31/12/2002 )
Imprimer
 
 
SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme