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Génération béate
Jack  Kerouac   Vraie blonde, et autres
Gallimard - Folio 2003 /  0.61 € -  4 ffr. / 254 pages
ISBN :  2-07-030262-8
FORMAT : 11x18 cm
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N’enfermons pas hâtivement la beat generation dans des catégories précises, ou acceptons tout du moins qu’il y ait beat et beat, autant de nuances de ce courant intellectuel et littéraire qu’en compta à la même époque l’existentialisme. De même qu'il y eut Sartre et ces existentialistes moins préoccupés de philosophie que de jazz et de caves obscures, il y eut, d’une certaine façon, Kerouac et les beatniks

A l’image publicitaire de jeunes bohèmes échevelés, alcooliques, hallucinés par quelques substances interdites et parcourrant les routes, à deux ou quatre roues, Kerouac, dans ses écrits, offre le portrait plus subtil du projet beat. Vraie blonde, et autres aide à le comprendre. Il s’agit d’un recueil d’essais, nouvelles et articles écrits par l’un des évangélistes beat dans la presse de l’époque : Esquire, Playboy, Escapade, The Evergreen Review, etc.

Ces écrits mettent d’abord les points sur les «i» aux commentaires défigurant grossièrement ce que fut la génération beat. «Beat ne veut pas tant dire fatigué, ou éreinté, que beato, béatifique en italien : être dans un état de béatitude, comme saint François, essayer d’aimer toute vie, essayer d’être absolument sincère avec chacun, pratiquer l’endurance, la bonté, cultiver la joie du cœur.» (p.85) Une génération béate donc, en quête d’un bonheur simple. Kerouac, plus ou moins imprégné d’ésotérisme oriental («la morphine de Bouddha» - p.135), cherche par la route, la drogue, l’écriture avant tout, une quiétude. Il s’agit donc moins d’une fuite, d’une protestation juvénile, que d’une quête métaphysique. «… les immensités qui m’appartiennent, les vraies richesses… seul, dans les vieilles fringues, en train de faire ma cuisine, de trouver ma paix…» (p.75), écrit-il.

La route est évidemment centrale chez Kérouac. Il nous en livre les beautés dans des phrases superbes, évoquant tantôt «le baiser infini de la ligne blanche» (p.79), «la route muette et sans voix chargeant infatigablement mordant dans le trajet en un sursaut de la toile» (p.165) La nouvelle «Vraie blonde» illustre parfaitement l’ethos beatnik : la route, de la benzédrine qui tient éveillé et porte aussi loin de tout, les immensités américaines, San Francisco pas très loin.

Mais ce recueil est aussi un manifeste littéraire. On y retrouve, chez ce Franco-canadien imbibé de la lecture de Proust, mais aussi de Céline dont il nous livre un portrait favorable, un amour du verbe, une volonté de sincérité immédiate, «la découverte d’un style à moi fondé sur une exigence de spontanéité» (p.250). Cette fièvre littéraire, omniprésente dans les romans de Kerouac, explique la beauté brute de ses écrits, cet enthousiasme toujours renouvelé, porteur en retour de passages où le spleen baudelairien prendrait presque des reflets dorés et roses… Citons l’un de ses derniers romans, Big Sur (Folio) : là, dans une cabane prêtée par un ami, fuyant la frénésie des soirée beatnik de la Baie, le narrateur retrouve le calme et se ressource un peu. Il découvre une nature hostile, envenimée par une solitude qu’il ne supporte pas, la mer sauvage où viennent s’effondrer les montagnes californiennes, la faune dangereuse et ces falaises escarpées où sombrèrent les véhicules les plus imprudents. Cédant pratiquement à la folie, il retourne à Frisco, retrouver les amis et la bouteille ; l’alcoolisme le ronge et le conduit à une folie certaine. Les derniers chapitres décrivent les délires éthyliques de cet écrivain angoissé, comme un «enfant du siècle» empreint d’une indéfectible nostalgie : dans Vraie blonde, et autres, l’évocation d’un passé révolu tel qu’esquissé dans la nouvelle «Noël à la maison», l’illustre parfaitement.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 17/11/2003 )
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