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Psychodrame conjugal
Philippe  Grimbert   La Petite Robe de Paul
Le Livre de Poche 2004 /  0.69 € -  4.50 ffr. / 155 pages
ISBN : 2-253-06819-5
FORMAT : 11 x 18 cm

Ce roman est paru pour la première fois en août 2001 (Grasset).
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Pourquoi Paul, en stage de formation, loin de chez lui, est-il irrésistiblement attiré par une petite robe blanche, taille six ans, qui trône dans une vitrine ? Il n’a pas d’enfant de cet âge, ni l’intention de l’offrir, mais il l’achète. Un geste inconscient qui sert de révélateur à un psychodrame. Un huis-clos conjugal où tout l’art du romancier-psychanalyste est d’observer les glissements progressifs d’un couple en crise. Leur fille unique partie, Agnès et Paul s’ennuient un peu. Agnès a fait une fausse-couche suivie d’une dépression, mais elle semble remise, écrit son journal sur des petits carnets tandis que Paul se contente d’un emploi tranquille. L’intrusion de la robe fait voler en éclats leur quotidien.

Dans ce bijou de construction, cette pièce de théâtre menée de main de maître, le psychanalyste sert le romancier. Il analyse avec justesse la psychologie des personnages, orchestre le roman autour d’un thème clé : les drames et blessures de l’enfance. Avec doigté, cet "accoucheur" soulève un à un les non-dits, éclaire les actes manqués, déploie l’éventail des incidences de traumatismes refoulés. Par la concision du texte, la clarté de l’écriture, la progression, le romancier nous tient en haleine jusqu’au bout.

La présence dans la maison de la petite robe est un point fixe et mystérieux autour duquel le récit se noue, engendrant des soupçons sur une seconde vie de Paul, l’ouverture de la blessure de l’avortement, cauchemars, fantasmes, jalousie, colère, crise, sang et larmes. Les objets mêmes sont reliés à la robe enfantine comme une boîte à secrets de famille. Le vêtement immaculé obsède, réveille les chagrins enfouis, les rancœurs, dénature les rapports du couple, suscite une saine violence. La petite robe entre dans le roman comme le fantôme de la momie dans Belphégor. Elle ne s’apaise que lorsqu’elle a trouvé sa place.

Tout est joué avant six ans. Cette petite robe taille six ans symbolise ce douloureux passage à l’âge de raison, l’âge où, toutes larmes refoulées, on apprend à lire. Le choix de cet objet fétiche constitue une trouvaille. Ce premier roman, succession de scènes de la vie conjugale, plein de suspens et de coups de théâtre est finement conduit. On regrette juste le "happy end" là où l'on imaginait une fin plus dramatique. Mais le psychanalyste voit sans doute dans cette thérapie émotionnelle plus d’efficacité que des mois sur le divan.


Emmanuelle de Boysson
( Mis en ligne le 21/04/2004 )
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