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Le détective
Gérard  Goffaux   Le détective
Champs Elysées - Petits meutres 1999 /  2.07 € -  13.59 ffr. / 124 pages
ISBN : 2-7024-9356-4
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Le héros, dont la fonction l'emporte sur le nom propre dans cette oeuvre, est un détective évoluant dans une Amérique mythique. Directement inspiré du polar et du cinéma, Max Faccioni est la réplique d'ombre et de lumière du Dick Tracy inventé par Chester Gould. Menton carré, nez cassé, imperméable et borsalino, sont autant de signes indispensables qui forgent l'image du "détective". Goffaux convoque le procédé cinématographique du flash-back pour présenter Faccioni sous toutes ses coutures : c'est en fait, au fil des différents épisodes de l'oeuvre - réunis ici dans un volume - un journaliste qui enquête depuis les années quatre-vingt sur son passé et sa vie. Petit à petit, d'informations en témoignage, le portrait de ce privé monolithique se consolide.

A l'instar du Bogart du Grand sommeil, le héros est alors montré de manière réaliste à travers ses problèmes personnels mais aussi ses qualités de coeur : les femmes ne le comprennent pas toujours et l'argent ne coule pas à flot autour de lui mais il est fidèle en amitié. Grande gueule et dur à cuire qui ne s'en laisse pas compter, il est vrai que son intransigeance lui joue parfois de tours pendables.

A sa manière, Max Faccioni, dont l'enquêteur découvrira qu'il a été élevé en fait au début des années vingt dans le milieu de la pègre de Little Italy par l'assassin de ses parents, incarne l'individu davantage en quête de vérité que de reconnaissance ou de bonheur personnel. Encore cette vérité, par-delà un manichéisme aussi sommaire que facile, ne saurait-elle être définie une fois pour toutes. Et se confond-elle parfois avec un art consommé de la vengeance à long terme. Dans l'univers de Goffaux, le bon d'un jour peut être la crapule du lendemain, et la brute de la veille le redresseur de tort du lendemain... Entre les deux, le détective, ni flic ni voyou (ou un peu de tout cela à la fois, comme dans les romans noirs de Hammett, de Chandler) est pétri des contradictions constitutives de la nature humaine, qu'il affronte et assume au jour le jour.

On comprend mieux en quoi le dessin en noir et blanc sied parfaitement au climat dans lequel se trouve immergé Max Faccioni. "L'homme qui ne médite pas vit dans l'aveuglement, l'homme qui médite vit dans l'obscurité. Nous n'avons que le choix du noir" : ces mots de Victor Hugo nous éclairent sur l'aventure existentielle qu'est le parcours de ce privé qui a du mal à trouver son public. Cigarette au bec, ou nonchalamment appuyé à un réverbère tandis qu'on imagine s'élever une mélodie de jazz sirupeux, Max Faccioni est, plus qu'un type, un modèle d'homme disparu en même temps que le whisky de contrebande et le code d'honneur d'une époque révolue. Mais à travers la sobriété du trait de Goffaux, ce "héros de papier" parvient à nous narguer par sa gouaille et son cynisme désinvolte jusque dans notre confort de lecteur. Voilà qui n'est pas si mal.


Frédéric Grolleau
( Mis en ligne le 06/08/2001 )
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