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Les écrivains et le sacré
Jérôme  Grondeux   La religion des intellectuels français au XIXe siècle
Privat 2002 /  2.29 € -  15 ffr. / 189 pages
ISBN : 2-7089-6848-3
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Si Michel Winock a choisi de présenter un panorama du XIXe siècle intellectuel du point de vue de la liberté (Les Voix de la liberté, Le Seuil, 2001), Jérôme Grondeux se propose de le faire en partant de la religion. Les deux problématiques sont liées, intimement, les rapports entre ces deux sphères étant à l’époque essentiels et problématiques. Histoire d’un conflit ou d’une collaboration, ce rapport de la religion à la liberté (pensons à la bataille scolaire, au ralliement, au modernisme) ou de la liberté à la religion (la libre-pensée, l’anticléricalisme, la sécularisation), est l’un des moteurs de ce siècle européen, marqué tant par l’essor du libéralisme que par la remise en cause ou la transformation du ou des pouvoirs religieux.

Jérôme Grondeux est un des historiens les mieux armés pour aborder la question. Spécialiste d’histoire des idées et du XIXe siècle (Histoire des idées politiques en France. 1814-1914, La Découverte, 1998), auteur d’une thèse sur Georges Goyau et de maints articles sur ces problèmes, il propose dans le présent ouvrage de raconter les engagements divers des hommes de plumes autour de cette question.

Le tableau est saisissant. Les noms abondent, qui s’engagèrent au nom de l’Eglise ou de la liberté, de la tradition ou de la modernité, pour leur entente ou leur exclusion mutuelle. Un fait marque cependant : le siècle de la «mort de Dieu» n’est pas celui de religions moribondes. Qu’elles s’affirment contre ou qu’elles s’adaptent au temps, les différentes confessions montrent leur vitalité. Les intellectuels se font les relais de ces changements et de ces luttes autour d’un credo commun, celui d’une nécessaire transcendance, d’une spiritualité rendant caduque toute présentation d’un siècle athée, d’un «consensus métaphysique» sur lequel la société puisse reposer. Jérôme Grondeux remarque d’ailleurs avec Paul Bénichou (Le Sacre de l’écrivain, 1996) que l’intellectuel lui-même représente l’avènement d’un pouvoir spirituel dans une société de plus en plus laïcisée.

Le grand intérêt du livre est, par delà l’incontournable mention des grandes figures vouées à la postérité (Joseph de Maistre, Chateaubriand, Lamennais, Saint-Simon, Comte, Michelet, Hugo, Taine, Renan, Barrès etc.), de nous familiariser avec des hommes moins connus. Citons Louis-Claude de Saint-Martin, Etienne Pivert de Senancour, Pierre-Simon Ballanche, Philippe Buchez, Eugène Ménégoz, Pierre-Paul Royer-Collard, Théodore Jouffroy, Léon Ollé-Laprune, James Darmesteter.

Le propos de l’auteur se divise en trois parties selon un découpage chronologique convainquant. Le premier XIXe siècle exprime une volonté de régénération spirituelle et/ou religieuse chez la plupart des auteurs. A ce temps du romantisme, succèderait schématiquement mais sans rupture, un temps plus démocratique, celui d’un âge laïque et positiviste (marqué aussi, en réaction, par l’affirmation d’un catholicisme intransigeant). Le tournant du nouveau siècle, entre boulangisme et Grande Guerre serait celui, plus confus, d’une synthèse doctrinale, l’époque où le XIXe siècle se récapitulerait. La Belle Epoque est ainsi le temps des révisionnismes et des synthèses originales dont des hommes comme Maurras, Barrès, Jaurès ou Sorel sont les grands théoriciens. Ils illustrent l’émergence de deux transcendances nouvelles : le nationalisme et le socialisme.

L’ouvrage de Jérôme Grondeux est une synthèse importante qui montre à quel point le XIXe siècle reste méconnu. L’érudition de l’auteur, alliée à un talent de plume et à un savoir-faire pédagogique, ne peut que rendre la lecture de ce livre la plus enrichissante.


Thomas Roman
( Mis en ligne le 27/03/2003 )
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