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Un portrait vivant
Georges  Valance   Haussmann le Grand
Flammarion - Grandes biographies 2000 /  3.47 € -  22.75 ffr. / 362 pages
ISBN : 2-08-211571-2
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Cherchant l'homme derrière l'oeuvre, Georges Valance a rédigé un saisissant portrait psychologique du grand préfet de Napoléon III. L'auteur a souhaité éviter le ton convenu des hommages de circonstance : il précise qu'Haussmann fut d'abord un déclassé, tenté de racheter une carrière administrative calamiteuse sous la monarchie de Juillet par une dévotion aveugle et parfois bornée à Napoléon III, avant de devenir un boulet pour un Empire autoritaire à bout de souffle, lassé des trop fréquents échecs électoraux que lui valaient la politique maladroite du préfet. Servi par un sens consommé de la citation, Georges Valance réussit, avec un incontestable brio, à rédiger un ouvrage décapant sur un sujet qu'on aurait cru rebattu.

L'auteur a saisi avec finesse les origines sociales d'Haussmann. Le grand-père du futur préfet ayant préféré renoncer à une confortable carrière industrielle pour rechercher de vaines gloires à la suite de Napoléon, sa famille se retrouva, sous la Restauration, dépourvue de tout dans un monde peuplé de chimères. Obligé de quémander l'appui de cousins devenus soudain prospères, son père, Nicolas, n'occupa jamais que des emplois secondaires. Ruminant avec aigreur la conscience de son déclassement, le jeune Georges-Eugène Haussmann, obtint à vingt-deux ans, grâce à de bonnes études et à l'appui insistant d'un de ses oncles, notable rallié à l'Orléanisme, un poste de secrétaire général de préfecture.

Mais Haussmann fut presque toujours mal noté par ses supérieurs. Il lui fallut accepter du ministre de l'Intérieur, pendant vingt longues années, les affectations les plus reculées (jusqu'à Saint-Girons, dans les Hautes-Pyrénées !) au point que, malgré un mariage de raison dans une riche famille protestante qui ne l'accepta jamais, il songea à quitter la carrière administrative pour s'occuper des affaires de son beau-père. Il fallut, après la Révolution de 1848, l'élection à la présidence de la République du petit-neveu de Bonaparte, Louis-Napoléon, pour qu'Haussmann trouvât un chef -dont l'isolement était en quelque sorte semblable au sien- qui voulût bien l'accepter à ses côtés. Une réputation d'autoritarisme maladroit, jointe aux états de services de son grand-père, lui servirent de sauf-conduit dans l'entourage de celui qui, en 1852, un an après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, allait rétablir l'Empire.

L'auteur exploite avec justesse le dossier personnel du préfet -il est vrai particulièrement riche. Il rappelle les commentaires irrités ou gênés des préfets de la monarchie de Juillet pour un jeune subordonné qui visiblement n'était pas des leurs. Puis, il montre comment Haussmann sut exploiter à son profit la confiance qu'avait placée en lui l'empereur, systématisant au besoin les indications que celui-ci lui donnait, quitte à mécontenter ceux qu'il appelait -en privé- les "masses grossières et stupides d'ouvriers à marteaux".

Car Haussmann peut-être sympathique par son originalité, son courage ou sa capacité de travail, appartient à une race d'administrateurs imbus d'eux-mêmes, méprisants et totalement dépourvus de sens politique : se montrant prêt à sacrifier ses protecteurs à ses propres desseins, il abuse de toutes les facilités qu'il croit pouvoir espérer d'un régime parlementaire tronqué, ce qui lui valut de concentrer sur lui les attaques souvent justifiées des opposants à l'Empire… qui finirent par obtenir sa révocation !

Faut-il donc vraiment s'étonner que l'auteur prête au grand préfet, à l'image de l'ancien Premier ministre, Alain Juppé, la "tentation de Venise" ?


Jean-Philippe Dumas
( Mis en ligne le 16/06/2000 )
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