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Homo lave plus blanc!
Anne  Rambach   Marine  Rambach   La Culture gaie et lesbienne
Fayard 2003 /  3.36 € -  22 ffr. / 421 pages
ISBN : 2-213-61410-5
FORMAT : 16x24 cm

L'auteur du compte rendu: titulaire d’une maîtrise de Psychologie Sociale (Paris X-Nanterre), Mathilde Rembert est conseillère d’Orientation-Psychologue de l’Education Nationale.
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Comment peut-on fonder une identité sur des pratiques sexuelles ? Question récurrente lorsque sont évoquées les identités gaies et lesbiennes. Après tout, pourquoi s’intéresser à ce que chacun(e) fait dans son lit ? Sauf qu’il ne s’agit absolument pas d’une affaire de lit… C’est ce que montrent avec brio Anne et Marine Rambach, auteures des Intellos Précaires (Fayard, 2001) et fondatrices des Editions Gaies et Lesbiennes, dans leur dernier ouvrage, La culture gaie et lesbienne. Sorte de petit frère de l’imposant Dictionnaire des cultures gaies et lesbiennes paru sous la direction de Didier Eribon (Larousse, 2003), cet ouvrage facile d’accès, qui fait le point sur les débats en cours dans ladite communauté tout en rappelant d’utiles repères historiques, est à offrir d’urgence à toute apprentie-lesbienne, à tout aspirant-gai ou bi débutant, ainsi qu’aux hétéroflexibles mal informés… Le lecteur qui ignore le sens de ce dernier mot sera éclairé par le glossaire situé en fin d’ouvrage. Il enrichira aussi sa connaissance de la langue de Shakespeare avec les indispensables outing, relapse, kiss-in

Ah, les mots ! Identité, communauté, culture… En voilà qui fâchent, chez les homos comme chez les hétéros ! Lesbiennes de culture gaie, féministes favorables à la mixité, nos auteures se proposent d’examiner ces concepts à la lumière de leur expérience militante (à Act-Up) et éditoriale (aux Editions Gaies et Lesbiennes). De les mettre en perspective, donc de leur redonner toute leur profondeur, contre le simplisme qui a parfois cours. Point de neutralité donc, mais une volonté de réflexion.

La communauté est-elle soluble dans l’universel ? N’est-il pas contradictoire de critiquer l’identité quand on s’y réfugie avec délectation ? Quid de la non-mixité chez les lesbiennes ? Et chez les gais ? L’homosexualité est-elle de gauche ? Faut-il ranger les romans de Proust en librairie dans le rayon gai, dans le rayon littérature… ou dans celui des livres de cuisine ? Qu’en est-il du racisme dans la communauté homosexuelle ? La revendication de droits pour les homos constitue-t-elle un danger pour la société, comme certains se plaisent à le croire ? Dans quel passé s’ancre l’actuelle revendication d’une loi contre l’homophobie ? Comment certains défenseurs de l’homoparentalité peuvent-ils annoncer triomphalement que les enfants élevés par des homos ne deviennent pas plus homos que les autres ?

A propos des enfants, Anne et Marine Rambach soulignent à juste titre l’importance des productions culturelles (livres et films) qui leur sont adressées dans leur construction subjective. A part chez l’auteur de livres pour enfants Adela Turin (Editions Du Côté des Filles), on ne voit guère de princesse tombant amoureuse d’une autre princesse ou de prince sauvé par un chevalier… Les jeunes enfants ne sont pas confrontés à des représentations positives de l’homosexualité. Les adolescents en entendront certes plus souvent parler, mais de façon encore souvent négative, voire tragique. Quand des personnages de lesbiennes ou de gais sont présentés de façon positive, ce qui arrive heureusement plus souvent, ils occupent rarement le rôle principal. Les jeunes qui se découvrent homosexuels n’auront donc pas bénéficié de supports d’identification valorisants analogues à ceux qui auront été offerts aux hétérosexuels.

Seule ombre au tableau dans cet ouvrage stimulant, les auteures, toutes féministes soient-elles, s’acharnent à écrire «gais et lesbiennes» et «hommes et femmes» toujours dans le même sens alors que rien n’y oblige : on pourrait aussi bien écrire «lesbiennes et gais» et «femmes et hommes»… Cet ordre – les hommes avant les femmes, le masculin avant le féminin - systématiquement utilisé dans la majorité des discours et publications, rappelle discrètement mais sûrement qui est le deuxième sexe… Ce qui n’est sans doute pas le but d’Anne et Marine Rambach.


Mathilde Rembert
( Mis en ligne le 05/03/2004 )
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