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Ecce homo
Gilles  Verlant   Gainsbourg
Albin Michel 2000 /  3.85 € -  25.19 ffr. / 762 pages
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C'est à la toute dernière page de son livre que Gilles Verlant confie au lecteur qui l'a suivi dans sa foisonnante présentation du caméléon Gainsbourg ses motivations de biographe: "En 1985, j'ai eu l'envie de devenir son biographe parce qu'un jour, accidentellement, j'avais écrit cette phrase qui m'avait intrigué: "Gainsbourg cache son immense pudeur poétique sous un masque de bouleversante obscénité." J'ai voulu savoir pourquoi je l'aimais tant, pourquoi ses chansons me parlaient mieux que toutes les autres. Pourquoi, à l'époque où je n'écoutais que du rock anglo-saxon, il était le seul français qui trouvait grâce à mes yeux." Fort de cette profession de foi, l'auteur - qui a consacré à son "sujet" et ami plusieurs ouvrages - suit avec une belle opiniâtreté rétrospective Lucien Ginzburg, alias Serge Gainsbourg, à la trace.
Qu'il retrace l'itinéraire des parents du futur chanteur, juifs russes émigrés baignant dans le respect quasi extatique de la peinture et de la musique classique, qu'il évoque le mal-être du jeune Lucien portant l'étoile jaune et devant s'exiler en province en 1944 par peur des persécutions nazies, le biographe construit par touches successives un portrait complet du jeune Gainsbourg - que sa notoriété d'"artiste" a contribué à oblitérer. En convoquant les lettres de ses parents, en interrogeant ses proches ou ses collègues de travail, Gilles Verlant agglomère patiemment les informations éparses qu'il a recueillies au fil du temps afin de faire surgir de l'ombre le couple dialectique Gainsbourg/Gainsbarre. Dans l'espoir d'un dernier dialogue, par-delà la grande farce de la vie.
Avec un langage simple et imagé, parfois familier, il parvient à la veille du dixième anniversaire de la disparition du chanteur-compositeur-interprète-réalisateur à nous le restituer avec toute sa verve et son mordant. Son désarroi et ses doutes également. Une biographie nourrie du moindre petit détail qui fait découvrir à celui qui n'est pas fan du musicien le panorama de la chanson française des années 1930 à 1990. Ainsi voyons-nous celui qui a côtoyé au cours de minables tournées à trois francs six sous Jacques Brel et Guy Béart s'affirmer peu à peu comme un créateur de référence au sein de la musique française. En même temps que rayonnent Yves Montand, Juliette Gréco, Gilbert Bécaud, Piaf tandis qu'éclosent Barbara, Sacha Distel, Dalida, Claude Nougaro ou Johnny Hallyday... La première partie de cet ouvrage monumental rend remarquablement compte de l'immersion de l'"homme à tête de chou" à la fois dans les valeurs artistiques de sa famille d'origine, et dans le chaotique réseau des cabarets et autres scènes de music hall où longtemps l'amateur refoulé de peinture à la Corot cachetonne. Avant que le succès ne frappe à sa porte en 1964, une fois rédigés les textes pour France Gall et Petula Clark.
Non content de peupler de ses traits dits fourbes quelques péplums des années 60, Serge, qui incarne le chanteur des fifties, le thuriféraire des poètes romantiques décide de ne plus tourner le dos aux "yé-yé". Changement de cap décisif, comme il l'avoue dans Discorama au cours d'un surprenant entretien accordé à Denise Glaser le 3 janvier 1965: "J'ai retourné ma veste, parce que je me suis aperçu que la doublure était en vison. Je trouve qu'il est plus acceptable de faire du rock sans prétention que de faire de la mauvaise chanson à prétention littéraire. Ça c'est vraiment pénible." La suite? Ce sera, entre albums géniaux élevés aujourd'hui au rang de musiques du siècle par les apôtres U.S de l'easy-listening, divorces, cuites et émissions TV mémorables, l'éternel combat mettant aux prises en Gainsbarre "le poète et le provocateur". Mais aussi "l'esthète et le scato. Le prude et le pornographe. Le dandy et le voyou. Le milord et l'arsouille."
On n'est pas obligé d'aimer le personnage. Mais qu'il est difficile de se montrer insensible à ce que représente l'artiste pour la société française qui va de l'après-guerre à la fin du XXe siècle: une partie intégrante de son histoire! Gilles Verlant a bien raison de le souligner, parvenu à achever sa somme fraternelle: "Le mythe Gainsbourg commence ici. That's it, man."


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 26/08/2001 )
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