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Anatomie d'un mythe
Greil  Marcus   La République invisible - Bob Dylan et l’Amérique clandestine
Denoël 2001 /  3.19 € -  20.92 ffr. / 335 pages
ISBN : 2207251527

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par François Lasquin et Lise Dufaux

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En 1965, lors du festival de Newport, haut lieu de la musique et de la «philosophie» folk, Bob Dylan gratifie son public d’une prestation électrique déchaînée, à mille lieues de l’idéalisme boy-scout typique du néo-folk des années 60. Malaise. L’audience vivra cette conversion du petit prince du folk au rock comme une trahison. Les insultes à l’adresse de Dylan et de son groupe seront d’une violence inouïe ; encore aujourd’hui il semble que Dylan ne les ait pas digérées. Deux ans plus tard, Dylan et le Band enregistreront en secret, et sans intention de les diffuser, les « Basement tapes », qui rassemblaient plusieurs dizaines de chansons traditionnelles ou directement inspirées du folklore américain. Ces bandes, aussitôt devenues mythiques, circuleront sous le manteau jusqu’à leur commercialisation en 1975. Marcus les considère comme le symbole de la résurgence d’une société parallèle (la République invisible) dont l’existence s’établit en marge du cadre institutionnel américain.

Depuis Lipstick Traces (Allia, 1998, rééd. Folio, 2000), où il reliait le mouvement punk anglais au dadaïsme et au situationnisme, on connaît l'intérêt porté par Greil Marcus aux « correspondances clandestines ». Il se manifeste à nouveau dans La République invisible, qui n’est ni un livre « sur » Dylan ou le rock, ni un exercice de critique musicale. A l’instar de ses précédents essais, Marcus opte pour une approche « structuraliste ». Il privilégie la totalité par rapport à l’individu et les relations entre les faits plutôt que les faits eux mêmes. Dylan et ses Basement tapes ne sont envisagés qu’en relation avec les grands mouvements culturels, sociaux et intellectuels de l’Amérique des années 60. Grâce à des mises en perspective audacieuses, Marcus révèle les analogies entre les convulsions de l’histoire contemporaine des Etats-Unis, la musique populaire américaine et les diverses tentatives artistiques de Dylan.

Ainsi les Basement tapes ne sont elles qu’une porte d’entrée vers l’univers souterrain de l’Amérique profonde, dans le but d’en étudier les ressorts et les contradictions. Le sujet central de cet essai est le paradoxe qui fonde l’originalité de la nation américaine : l’éloge permanent de l’individualisme conquérant réveille toujours une nostalgie de communauté. Les Etats-Unis des années 60, aux prises avec la guerre du Viêt-Nam, les émeutes raciales et une contestation furieuse de la jeunesse, seront tentés à leur tour par cette nostalgie d’un âge d’or mythique où le peuple instaurait pour lui et par lui un paradis communautaire. Un soir de 1965, Dylan, par ses éclairs électriques, mettra fin à cette illusion d’une manière brutale, se rangeant du côté des impurs, des individualistes corrompus, se réclamant cyniquement du camp des rock stars. Aucun autre artiste n’incarne mieux que Dylan cette contradiction américaine. A Newport il est un pionnier, artiste solitaire et génial, créateur de formes, à l’opposé du traditionalisme folk. Lors des sessions des Basement tapes, revisitant le répertoire populaire et du même coup le projet d’une démocratie idyllique que Jefferson ou Roosevelt ont tour à tour incarnée, il retrouve une Amérique enfouie, il admet renouer avec la communauté. Les deux visages de Dylan sont ceux de l’Amérique.


Olivier Cleuet
( Mis en ligne le 21/12/2001 )
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