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Gangs of New York
de Martin Scorsese
avec Leonardo Di Caprio, Daniel Day Lewis, Cameron Diaz
M6 Video 2003 /  29.99 ffr.- 4.58 €
Durée film 170 mn.
Classification : - 12 ans

Format image : 16/9 compatible 4/3
Format film : 2.35
DVD Zone 2/ PAL
Son : Dolby Digital 5.1

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A la sortie de Gangs of New York en France en janvier 2003, les critiques cinéma du pays étaient globalement unanimes : Scorsese nous servait là un nouveau chef-d’œuvre. De l’autre côté de l’Atlantique, la réception était nettement moins élogieuse. Probablement pour la même raison qui avait fait aimer le film aux français : Scorsese, à travers sa fresque historique esthétiquement parfaite, dépeint la construction d’une ville emblématique dans la douleur, le sang, le racisme, la corruption, l’intolérance, la cruauté… Autrement dit, pour une Amérique pansant toujours ses blessures du 11 septembre et s’acharnant, plus que jamais, à clamer son patriotisme inconditionnel, ce voyage dans le temps n’arrivait peut-être pas au moment opportun. Scorsese est d’ailleurs rentré bredouille de la 75ème cérémonie des Oscars malgré 10 nominations. A sa place, a été distinguée la comédie musicale fraîche, gaie et entraînante, Chicago. Chicago, qui, comme son nom l’indique, se passe à Chicago, une autre ville américaine au passé sulfureux. Comme quoi, tout est une question d’angle… Et quoiqu’il en soit, ce ne sont pas les critiques qui font la qualité d’un film.

Gangs of New York est donc un très bon film où tout a été méticuleusement pensé, des décors impressionnants de réalisme au montage aux rythmes variés. Il faut dire que Scorsese a eu le temps de le soigner : il s’est attelé à l’ouvrage dès la lecture du livre éponyme de Herbert J. Asbury dans les années 1970. Il lui a ensuite fallu attendre la fin des années 90 pour qu’un producteur – Miramax - accepte de le suivre, non sans concessions...

Rapidement : Gangs of New York raconte l’histoire d’Amsterdam Vallon mettant tout en œuvre pour venger son père tué par William Cutting - alias Bill le Boucher - lors d’un règlement de compte entre gangs à Five Points, quartier animé du New York en gestation où s’affrontent les nouveaux migrants en quête d’intégration et les anciens, qui ont déjà oublié d’où ils venaient…

Scorsese pose et repose la question de l’identité. Qu’est-ce que l’Amérique ? Qui sont les Américains ? Que signifie « se sentir américain » ? A titre individuel, Amsterdam finit par se la poser à force de sympathiser avec l’assassin de son père. Bill aussi lors d’une scène très réussie où il fait d’un drapeau américain une couverture protectrice… A partir de quand devient-on américain ? Dès lors qu’on se bat pour ce pays ? C’est en tout cas ce que suggère une autre très belle scène du film se déroulant au port. Les nouveaux migrants débarquent et sont aussitôt envoyés sur le champ de bataille d’une guerre dont ils ne savent rien. Au passage, ils y gagnent la nationalité américaine. Alors qu’ils grimpent innocemment dans le navire de la mort, des cercueils en sont extraits : superbe ellipse. On ne peut alors s’empêcher de penser aux soldats américains envoyés en Irak cet hiver pour mener une guerre dans un pays dont ils ne savaient rien ; à ces portoricains, ces afro-américains et autres postulants au rêve étoilé morts pour leur pays. Ils y ont gagné le respect de leur président.

Dans le même élan, on ne peut que rebondir sur les séquences où sont représentées des alliances peu éthiques entre l’homme politique, toujours plus avide de voix, et le caïd du moment. En parallèle, se creuse le fossé déjà abyssal entre les riches et les pauvres, priant pourtant tous le même Dieu. Cet écueil conduira aux violentes émeutes finales du film, épisode authentique de l’Histoire américaine. En fait, il est étonnant de réaliser à quel point ce film est actuel… C’est probablement aussi cela qui a tant dérangé là-bas. Comme si finalement, aujourd’hui n’était qu’une redite d’hier…

Face aux considérations sociales, politiques et historiques qui sont le véritable enjeu du film, la vengeance du jeune Vallon et son histoire d’amour avec une tourterelle - incarnés par les très populaires Leonardo Di Caprio et Cameron Diaz - semblent un peu légères. De fait, Daniel Day Lewis - le Boucher dandy - porte brillamment la puissance du film sur ses épaules.

Contrairement à un Gangs of New York riche et aux multiples niveaux de lecture, les bonus du DVD sont plutôt classiques et décevants… Au programme, des filmographies, des biographies, des bandes annonces, une batterie de clips TV, le clip de U2, le dossier de presse en intégralité, des interviews promotionnelles de Martin Scorsese – qui commente par ailleurs son film en VOST - et de ses principaux acteurs, un making-of ne montrant pas vraiment l’envers du décor... Petite originalité tout de même, le lexique de l’argot local de l’époque utilisé dans le film. Mais à éviter, le visionnage de la très longue (7’) montée des marches au Festival de Cannes 2002 de Scorsese et de ses stars sus-citées. La conférence de presse qui a suivi, a priori un unique plan séquence non monté, est aussi proposée. Scorsese, Diaz et DiCaprio ont l’air de s’ennuyer. Le dévédévore aussi…

Les interviews de la chef costumière Sandy Powell, qui travaillait pour la première fois avec le réalisateur, et du chef décorateur Dante Ferretti, habitué des plateaux scorsesiens sauvent un peu la mise… Elles illustrent le perfectionnisme du réalisateur, son goût du moindre détail et rappellent à quel point ce film se veut grandiose et ambitieux. Au total, 7000 costumes ont été fabriqués et surtout, le quartier de Five Points a totalement été construit dans les studios italiens de Cinecitta pour plus d’authenticité. C’est impressionnant à voir pendant le film, ça l’est encore lors de la longue visite du site commentée par Scorsese et Ferretti. La ville, si animée et si réelle dans le film, se transforme vite en ville fantôme. Les deux hommes improvisent alors l’épitaphe d’une cité promise au pilonnage… Après tout, ce n’était qu’un décor de cinéma…


Sonia Arfaoui
( Mis en ligne le 22/09/2003 )



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