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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Ten
de Abbas Kiarostami
avec Mania Akbari, Amin Maher
MK2 2004 /  28 ffr.- 4.27 €
Durée film 90 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma : 2002, Iran
Titre original : Ten

Version : Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1 :33
Format audio : VO farsi - perse stéréo
Sous-titres : français, anglais

DVD 1
Le film Ten

DVD 2
10 on Ten : long métrage réalisé spécialement pour le DVD, 2004

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L’action se déroule dans l’espace confiné de la voiture d’une jeune femme et débute par une scène de dispute entre elle et son jeune fils, Amin dont la caméra saisit les expressions sans filmer la mère, icône maternelle, qui tente de lui expliquer que les lois ne donnent aucun droit aux femmes. Le garçon est d’ailleurs la seule présence masculine que l’on voit monter dans le véhicule puisque après lui se succèdent des femmes de différents âges et conditions sociales. Le dialogue avec ces dernières s’avérant moins difficile, le dispositif s’en trouve modifié car les plans fixes filment alternativement les sujets. Abbas Kiarostami dresse ainsi par petites touches, allant de conversations anodines en vraies confidences désespérées, le portrait de ces cinq femmes en mal de liberté, réduisant au minimum le nombre de plans pour mieux se concentrer sur les personnages. L’absence de mise en scène, et de diversités de points de vue, privilégient la spontanéité des acteurs, tous non professionnels, dont chaque geste signifiant suit une trame scénaristique livrée sans impression de montage tel un document saisi sur le vif. A l’instar du cinéma vérité, où plutôt de la télé-réalité, la caméra semble ainsi s’immiscer dans l’intimité des personnages.

Le cinéaste a légèrement modifié son idée de départ, qui devait être l’histoire d’une psychanalyste recevant ses patientes dans sa voiture, et reprend, en le systématisant, le cadre restreint de l’automobile qu’il avait utilisé dans Le goût de la cerise (palme d’or en 1997). Toutefois dans Ten, la symbolique de la voiture est double car elle est à la fois un espace de liberté, où les femmes se confient et se livrent, et un carcan étouffant les transportant d’un endroit clos à un autre dans un parcours labyrinthique et routinier.

Le film dresse un état de la société iranienne à travers la condition de la femme, sujet que Le cercle de Jafar Panahi (2000) avait déjà traité en évoquant l’enfermement physique et moral subi par les femmes en Iran. Cependant dans Ten, la charge contre l’asservissement de la femme est beaucoup moins appuyée et tend plus largement à questionner les problèmes liés à leur quotidien. La conductrice, qui a acquis une certaine indépendance dont ne jouit ni sa sœur ni la dame âgée qu’elle dépose devant un mausolée, a l’impression de diriger sa vie comme elle manipule sa voiture. A deux moments ses convictions se trouvent pourtant ébranlées, d’une part lorsqu’elle aborde avec une prostituée les sujets sur l’amour, le désir, la sexualité et d’autre part lorsqu’elle converse avec une jeune femme abandonnée qui par esprit de révolte s’est rasée le crâne. Le réalisateur filme le quotidien dans toute sa banalité sans intention affichée et toutes les frustrations apparaissent en filigrane exprimant une certaine réalité mais se refusant à raconter une histoire car ici le principal matériau c’est l’humain. Pourtant une dimension humaine, hormis le moment de grâce où la conductrice a un geste de compassion à l’égard de la jeune fille esseulée, manque justement au film. Le cinéaste met le spectateur en position d’observateur extérieur en conservant une distance lénifiante accentuée par le côté impersonnel, froid et plat de la qualité numérique de l’image.

Dans le bonus 10 on Ten, réalisé spécialement à l’occasion de la sortie du DVD, Abbas Kiarostami, s’explique longuement sur l’opportunité de cette utilisation de la vidéo et la justifie par la volonté de mieux capter la spontanéité des gens et de gommer l’artifice. Avec le numérique, qu’il a découvert lors du tournage d’ABC Africa (2001), le cinéaste pense avoir trouvé la vérité en s’effaçant de la mise en scène, en se libérant des clichés et de la fausse esthétique. Dans cette leçon de cinéma, le réalisateur, qui utilise un dispositif similaire en se filmant avec une caméra numérique fixe embarquée dans un véhicule mobile, insiste également sur sa volonté de tendre vers l’objectivité en prenant le postulat de la réalité comme « départ de tout changement ». Le gros plan sur une fourmilière, dans la dernière scène du documentaire, illustre d’ailleurs son propos car cette observation non-empirique de la société humaine, comparée au regard de l’entomologiste, est une invitation à la réflexion où le médium du cinéma sert de microscope pour observer un condensé de rapports humains en vue de l’étendre à toute l’espèce. Cependant dans Ten, la revendication de l’effacement de l’auteur derrière une analyse observationnelle, servie par une image numérique dénuée de profondeur de champ, s’avère être une tentative quelque peu stérile et trop démonstrative.


Corinne Garnier
( Mis en ligne le 22/06/2004 )



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