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| Films -> Fantastique / Science-Fiction |
3 histoires de l’au-delà
de Kim Jee-Woon
Wild Side Video 2004 / 23 ffr.- 3.51 €
Classification : Tous publics |
Sortie cinéma : 2003
Titre original : San geng
Version : Zone 2/PAL
Format image : couleur, 1.75
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français (Dolby Digital 5.1), Coréen (Dolby Digital 5.1), Cantonais (Dolby Digital 5.1), Thaïlandais (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Français
Bonus :
L'entretien avec les réalisateur (50 min)
Le Making Of (15 min)
La bande-annonce
Les filmographies
Les liens internet
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3, histoires de l’au-delà réunit des récits fantastiques s’articulant autour de la thématique du fantôme, figure prégnante dans l’imaginaire et l’iconographie asiatiques. Un cinéaste coréen, un thaïlandais et un chinois se sont pliés aux conventions du genre tout y en insufflant une part de leur culture respective.
Le moyen-métrage Souvenirs, du réalisateur coréen Kim Jee-Woon, se développe autour de la mémoire, celle d’un homme frappé d’hallucinations morbides dont la femme a disparu, tandis qu’un montage parallèle montre l’errance d’une femme amnésique perdue dans une mégalopole désertique en construction. La roue, signé par Nonzee Nimibutr, joue quant à lui sur la rivalité ancestrale entre deux sortes de théâtres traditionnels thaïlandais et nous entraîne dans une histoire de malédiction lorsque le directeur d’une troupe de théâtre vivant s’empare des figurines d’un maître de théâtre de marionnettes qui vient de décéder. Le troisième récit, Chez nous, réalisé par le cinéaste originaire de Hong-Kong, Peter Ho-Sun Chan, débute par la disparition d’un petit garçon pour rapidement basculer dans une histoire d’amour et de résurrection. Cette réflexion métaphysique sur la frontière ténue existant entre le monde des vivants et celui des morts est sans nul doute la plus intéressante de ces trois histoires contées avec des effets spéciaux minimalistes. Cette parcimonie de moyens suggère et installe une atmosphère, plus qu’elle ne montre, en usant de codes spécifiquement asiatiques mais les deux premiers films apportent peu d’originalité au récit et abusent du vocabulaire éculé dévolu à ce genre de registre. La musique de Souvenirs est trop ostentatoire, recyclant parfois des motifs sonores de la composition de Bernard Herrmann dans Psychose, tout comme l’est le dispositif filmique mobilisé pour engendrer l’angoisse qui multiplie les travellings avant et les scènes filmées en légère contre-plongée à partir du sol. Un déploiement d’images prises au ralenti ne nous est pas non plus épargné dans La roue qui se veut le plus recherché esthétiquement mais qui est au final le moins réussi.
Le principal intérêt de cette production panasiatique, datant de 2003, réside en fait en sa volonté de concurrencer les blockbusters hollywoodiens avec un genre qui connaît depuis quelques années un regain d’intérêt à travers le monde, des Etats-Unis au Japon, notamment avec le succès de Ring dont a été tiré un remake américain. La référence aux films japonais de fantômes, les bakemono, est d’ailleurs flagrante dans Souvenirs et Chez nous. Le film coréen s’inspire d’Audition de Takashi Miike et de Ring d’Hideo Nakata tandis que Dark water du même Nakata et Cure de Kiyoshi Kurosawa influencent l’œuvre de Peter Ho-Sun Chan.
En confiant la réalisation à des cinéastes populaires dans leurs pays respectifs, ce projet, initié dès 2000 par cet ancien assistant de John Woo, vise clairement à toucher un large public asiatique et international. Le choix du fantastique a d’ailleurs servi cette alternative car, outre le fait qu’il soit fort apprécié par de nombreux spectateurs, il est aussi plus facilement exportable et se prête plus commodément au format court. Malheureusement cette initiative louable pour contrer l’hégémonisme du cinéma américain dérive vers une uniformisation, dont le formatage annihile beaucoup la créativité et ôte de la fraîcheur à l’ensemble. Ceci tient bien évidemment au souci de vouloir rencontrer l’adhésion d’une large audience mais aussi au difficile exercice qu’est le film à sketches. Ce type de création, où des cinéastes planchent sur un thème commun, a connu son heure de gloire dans les productions européennes des années soixante mais les résultats ont rarement été convaincants et presque toujours inégaux, hormis quelques exceptions à l’instar du film de 1963 au titre acronyme de Rogopag. L’accueil de 3, histoires de l’au-delà a d’ailleurs été mitigé dans les différents pays d’Asie où le film est sorti, rencontrant le succès en Thaïlande mais étant quelque peu boudé à Hong-Kong et en Corée.
Les bonus du DVD proposent les filmographies non exhaustives des trois réalisateurs, la traditionnelle bande annonce, un making of assez confus et inintéressant ainsi que des interviews de Kim Jee-Woon et de Peter Ho-Sun Chan informant essentiellement sur les ambitions affichées par cette réalisation commune.
Corinne Garnier
( Mis en ligne le 06/04/2004 )
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