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| Films -> Grands classiques |
Cléopâtre
de Joseph l. Mankiewicz
avec Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison, Pamela Brown, Roddy McDowall, George Cole
Fox Pathé Europa 2002 / 6.44 €
Classification : Tous publics |
Edition Collector 3 DVD remasterisée
DVD 1 et DVD 2 (v.o., sous-titres ou doublage):
* Les commentaires audio de Jack Brodsky, Martin Landau, Chris Mankiewicz et Tom Mankiewicz
DVD 3 (non sous-titré):
* Un documentaire de 2000: "Cléopâtre, le film qui changea Hollywood"
* Un reportage de 1963: "La quatrième Star"
* Des archives: Première projection sur la Côte Est (New York) et sur la Côte Ouest (Hollywood)
* Les bandes-annonces
* Une galerie d'images
* Cinémascope
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Le cinéma, c'est une fille et puis Jules et Jim. Ici elle a la plus belle paire de nichons du monde, et l'accent qui va avec: la plus fabuleuse audace de ce film, qui n'en manque pourtant pas, c'est de donner à la reine d'Egypte les intonations cockney de Liz Taylor. Jules, c'est Rex Harrison, presque impérial, et Jim, que la guerre va emporter, c'est Marc-Antoine, ou Richard Burton, grande gouape londonienne en pectoraux de bronze de général romain.
L'histoire du film est bien entendu plus importante que l'histoire qu'il raconte: Mankiewicz reprend en catastrophe un projet impossible, filmer Alexandrie à Londres en janvier 1961. Il impose un tournage à Cinecitta et cette invraisemblable distribution qui va affoler les tabloïds. Dans Suddenly Last Summer, il avait déjà balancé Liz Taylor dans un asile de fous. Cette fois-ci, il la jette aux Romains, dont chacun sait qu'ils le sont eux aussi. Et cette dernière fresque hollywoodienne reste la plus belle de toutes : la Fox manquera de ne jamais s'en remettre, tout comme Burton et Taylor, qui commencèrent alors leur propre scénario - bien trop hystérique et improbable pour être jamais tourné.
Malgré les coupes dictatoriales de Zanuck, en partie effacées ici puisque 20 minutes inédites ont été réinjectées dans le film, Mankiewicz réussit toujours à imposer son style intimiste dans cette épopée flamboyante: les dialogues n'échappent pas à son élégance hautaine et il parvient plus d'une fois, malgré les décors pharaoniques, à tirer vers la comédie sophistiquée cet affrontement tragique entre Orient et Occident. Quant au récit, il est rythmé par les scènes les plus spectaculaires, qui marquèrent tant Goscinny et Uderzo, et les différentes toilettes de Liz Taylor. De même que dans son Jules César il avait résumé toute la latinité dans les mèches frontales de Marlon Brando, il réduit ici, si on peut dire, la fascination de l'Egypte à la poitrine de Liz Taylor, filmée sous tous les angles imaginables. On se rappelle alors combien ce sujet ultra classique de la peinture du XVIIe qu'est la mort de Cléopâtre a permis, grâce à cet ingénieux aspic qui lui mordit le sein, de représentations de bustes abandonnés et palpitants. Exactement ce que Mankiewicz offre de son actrice consentante au spectateur comblé d'une telle générosité (d'autant plus que la qualité de l'image est excellente).
Nicolas Balaresque
( Mis en ligne le 25/03/2002 )
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