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Journal intime d’une prédatrice de Philippe Vasset Fayard 2010 / 15,90 €- 104.15 ffr. / 200 pages ISBN : 978-2213655543 ELLE Dès les premières pages du roman, on se rend compte de la méprise : la prédatrice en question ne tenant pas elle-même ce journal intime, il s’agit plutôt du journal d’un employé de ladite prédatrice ; les sentiments dépeints sont donc des sentiments qui lui sont prêtés. Ce «détournement littéraire» mis à part, l’histoire racontée par cet employé est intéressante et originale. Il est le factotum d’une personne dont on ne connaît pas le nom, il l’appelle Elle. Elle décide d’exploiter le réchauffement climatique et d’investir dans des sociétés qui bénéficieront des richesses souterraines arctiques mises à jour par la fonte des glaces. Elle met en place toute une entreprise structurée, avec des objectifs gigantesques et une organisation sans faille. Mais rien n’est infaillible et les difficultés surgissent, certains collaborateurs ne jouant pas le jeu. Comment s’en sortir quand la machine s’emballe ? L’auteur mêle la réalité de ses connaissances géographiques, politiques et économiques à la fiction de ce personnage (Elle) dont les désirs de puissance et l’ego sont démesurés. Cela donne un récit étonnant de précisions multiples qui vont toutes dans le même sens, celui de la mise en défaut de l’économie mondialisée. Philippe Vasset écrit comme un chirurgien, avec un scalpel glacial, un humour stylisé, une analyse acide des comportements. La fin déroutante de ce roman surréaliste est ainsi à l’image de ce qu’il veut démontrer : elle fait froid dans le dos. Dany Venayre ( Mis en ligne le 06/09/2010 ) |
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