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Nevrospiral
de Patrick Olivier Meyer
Calmann-Lévy 2010 /  17 €- 111.35  ffr. / 247 pages
ISBN : 978-2-7021-4128-1
FORMAT : 14cm x 21,5cm

Mon cerveau fluo. Mon cerveau pop

Quatre personnages : Ian, Samuel, Anita et Richard. Quatre histoires entrelacées autour d’une écriture rapide, parfois survoltée. Quatre personnages qui ne se croisent jamais mais que leurs névroses et angoisses unissent.

Ian, ébloui par les blondes, sort pour son malheur avec une brune. Samuel est à Détroit, envoyé loin de tout par un psy lui-même dépressif. Anita garde – ou ne garde pas – les enfants de sa sœur, dans l’attente – inquiétante au point d’en devenir trop festive – des résultats de son IRM du cerveau. Quant à Richard, leader du groupe de rock Flashy & The Babies, désabusé, il est enfermé dans une suite d’hôtel, avec l’une de ses groupies – blonde, elle aussi !

Nevrospiral : ce cachet rose qui devrait rendre la vie plus belle et plus pop mais qui n’empêche pas chacun de s’enfoncer dans la folie, qu’il s’agisse de suivre frénétiquement des jeunes femmes – blondes forcément - dans les rues ou de se défoncer dans une soirée Gucci-Prada. Le comprimé ne joue plus son rôle : il n’est qu’une mince liane qui relie chaque personnage à une réalité qu’ils fuient, qu’ils déforment ou qu’ils ne cessent frénétiquement d’abîmer.

L’écriture hachée de Patrick Olivier Meyer nous fait ressentir le mal-être de ces personnages. La construction de l’ouvrage – des épisodes de vie accolés les uns aux autres sans lien ni transition – enferme le lecteur dans le labyrinthe infernal que constitue la vie de chacun d’eux. Et c’est alors le mal-être de nos sociétés contemporaines qu’il dépeint, construit et déconstruit. On pense bien sûr à Bret Easton Ellis mais la comparaison s’arrête là.

Il manque aux personnages de Patrick Olivier Meyer une épaisseur : leur existence peut-elle se résumer uniquement à une angoisse ? à une obsession ? à une névrose aussi envahissante soit-elle ? Le lecteur a trop souvent la triste impression de glisser sur des caractères – sans doute ô combien complexes – mais décrits uniquement dans leur superficialité. L’écriture – pourquoi pas pop ! – peut le dérouter : il ne peut alors y voir qu’une astuce – certes habile mais une astuce tout de même – de l’auteur. Le recours systématique aux mêmes procédés irrite : si c’est la manière choisi par l’auteur pour exprimer l’exaspération même de ses personnages face à leur vie, alors le but est atteint. Mais, la lecture de l’ouvrage devient à la fin presque pénible, aussi pénible que l’existence malheureuse et torturée des personnages du livre.

Grégory Prémon
( Mis en ligne le 24/09/2010 )
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