L'actualité du livre
Littératureet Romans & Nouvelles  

Le Choeur des tristes
de Olivier Jacquemond
Mercure de France 2011 /  14.50 €- 94.98  ffr. / 146 pages
ISBN : 978-2-7152-3163-4
FORMAT : 12cm x 18,5cm

Passé présent

Écrit à la première personne, divisé en trois parties (l’empire du passé, la hantise, l’empreinte photographique), un court roman d’Olivier Jacquemond. Le narrateur, Maxence, se souvient de ses parents, de son adolescence, de la rencontre avec un photographe, Patrick Laurent, qu’il suivit à Berlin en 2001.

Le roman se passe dix ans plus tard, Maxence a alors 32 ans, est revenu de beaucoup de choses, a survécu a une tentative de suicide : «Entre ici et là-bas, il y a donc eu Berlin, ce nulle part où j’ai tenté de mettre fin à mes jours la nuit du 4 au 5 janvier 2002 en me jetant dans la Spree. J’ai longtemps été convaincu que, si j’avais échoué dans mon entreprise, c’est parce que j’étais bien trop désespéré à l’époque pour mourir». Dix ans plus tard, Maxence rencontre Julie, 22 ans… Julie qui à la fois le tire vers l’avenir et l’espoir et va être l’occasion de raviver un passé douloureux.

Maxence croise divers personnages, retourne à Berlin, évoque les figures qui ont peuplé sa vie avant Julie, avant aujourd’hui. Le plus intrigant : Patrick, le photographe à l’influence trouble. Ce passé refoulé, oublié, resurgit d’un coup lorsque Maxence va à Berlin voir une exposition de photos de Patrick.

Olivier Jacquemond tisse, non pas vraiment une intrigue, car il se passe peu de chose dans ce court récit, mais une promenade un peu nonchalante à travers le temps, les époques de la vie du narrateur, les silhouettes croisées qui ne s’incarnent véritablement qu’à la fin. Tout le roman tourne autour d’un court passage de la Tourterelle et le chat-huant de Jean Clair, placée en exergue : «Bienheureuse servitude celle qui nous attache à ceux dont nous avons été épris, lors même que le désir, la passion se sont éteints ou sont morts, ou simplement que les hasards de la vie les ont éloignés de nous (…) Jusqu’à la mort, on appartiendra à ceux qu’on a aimés».

Un texte assez prenant, une belle écriture.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 15/07/2011 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
www.parutions.com

(fermer cette fenêtre)