Littérature
Romans & Nouvelles de Michel Quint
Editions Héloïse d’Ormesson 2013 / 19 €- 124.45 ffr. / 279 pages
ISBN : 978-2-35087-209-4
FORMAT : 14,0 cm × 20,5 cm
Lille
Partant d’un fait divers réel - des corps repêchés dans une rivière de Lille - et d’une enquête de police qui a suscité toutes les interprétations possibles, l’auteur nous livre un roman policier calqué sur ce modèle.
Un jeune footballeur talentueux flotte dans les eaux de la Deûle ; sa sœur, Lisa, ne croit pas à la version de l’accident et décide d’aller plus loin avec l’aide de Jules, l’homme à tout faire de l’immeuble dans lequel elle habite, et Emma, la cousine de Jules. Leur recherche les conduira du milieu frelaté du foot au milieu tout aussi frelaté de la prostitution, illustré par le flamboyant Monsieur Dimanche, qui essaie de sauver les filles de cette vie souvent non choisie.
Toutes les conclusions sont possibles dans cette affaire louche, elles sont donc toutes envisagées, chacun y allant de son raisonnement qui paraît plausible, sur un tissage compliqué de l’intrigue. De rebondissement en rebondissement, de théories échafaudées en surprises désagréables, Michel Quint nous promène au milieu de la véritable reine du roman : la ville de Lille, détaillée dans sa géographie et dans sa mentalité.
Le livre est écrit par Jules, à la première personne. C’est un jeune homme peu instruit, considéré comme un raté par sa famille ; l’auteur écrit donc en se mettant à sa place, et le style habituellement délicat de Michel Quint s’accommode difficilement de cette gouaille et de cette façon de parler populaire. Comme bien des écrivains glissent dans leurs pages des pensées personnelles et des réflexions sur la vie, ces encarts sont saugrenus dans le langage de Jules : «Nos sociétés qui génèrent le mal, activent les vieilles passions de pouvoir, d’avidité, de luxure…» ; «Maintenant que le travail manque, les petit-bourgeois, les nouveaux riches raffolent des lieux où le prolétariat urbain a usé sa vie…» ; «Le mythe platonicien de la caverne réincarné : nous prenons pour la vraie vie des images mensongères qui ne sont que des reflets déformés d’une réalité inaccessible sinon par l’univers virtuel de l’informatique …».
Malgré ce regrettable décalage, En dépit des étoiles se lit avec facilité et amusement.
Dany Venayre
( Mis en ligne le 30/01/2013 )
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