Littérature
Romans & Nouvelles de Olivier Poivre d'Arvor
Grasset 2015 / 18 €- 117.9 ffr. / 251 pages
ISBN : 978-2-246-85569-9
FORMAT : 14,5 cm × 20,5 cm
La mémoire retrouvée
Essayiste, romancier, seul ou à quatre mains avec son frère Patrick, Olivier Poivre d’Arvor, dans ce dernier roman, met en scène un narrateur, Léo, diplomate de carrière, la soixantaine bien entamée, amoindri par un AVC récent, en rupture avec sa compagne, Judith. Un homme fini, ou presque, placé sur une voie de garage, un placard doré, aux Archives du quai d’Orsay.
Un homme qui se retourne sur son passé qui vient de se rappeler brutalement à lui avec la mort de la seule femme qu’il ait véritablement aimée, Hélène, son professeur de philo en terminale. Aimée et partagée avec son ami d’adolescence Frédéric. L’un à l’extrême droite, Frédéric, l’autre à l’extrême gauche, Léo. En Normandie. Olivier Poivre d’Arvor s’est manifestement amusé à choisir les prénoms de ses héros : Hélène, la belle, Léo Socrates (!), philosophe en herbe, et Frédéric qui peut évoquer le Frédéric Moreau de L’Education sentimentale. Un long passage de Proust (Sodome et Gomorrhe) en prologue : «Car aux troubles de la mémoire sont liées les intermittences du cœur (…)».
Léo promène son lecteur du Rouen de sa jeunesse à la Guyane d’aujourd’hui où il est envoyé en représentation pour un colloque sur le passé sujet de l’avenir à l’occasion du trentième anniversaire des Archives départementales de Guyane. La Guyane où vit désormais Frédéric que Léo veut retrouver après trente ans de silence, pour lui apprendre la mort d’Hélène mais aussi sans doute pour renouer avec un temps disparu. S’il ne peut faire revivre leur jeunesse, Léo trouvera une raison de vivre (et retrouvera la mémoire par la même occasion…).
Un roman sans aucun doute ambitieux, mais moyennement convaincant, des personnages sans grande consistance, somme toute assez caricaturaux : Hélène en femme libérée, Frédéric en idéaliste qui sera de tous les combats de sa génération, et un Léo narrateur omniprésent mais assez transparent.
Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 02/09/2015 )
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