Littérature
Romans & Nouvelles de Rachel Corenblit
Rouergue - La Brune 2017 / 18,50 €- 121.18 ffr. / 192 pages
ISBN : 978-2-8126-1436-1
FORMAT : 14,0 cm × 20,5 cm
Mal partis…
Née au Québec, Rachel Corenblit est actuellement professeur de lettres à Toulouse et auteur de nombreux romans jeunesse souvent édités aux éditions du Rouergue. Dans la belle collection ''La Brune'' de cet éditeur, c’est un livre-témoignage, sous une forme à peine romancée, qu’elle publie sous le titre Les Attachants.
Ces «attachants» sont les élèves d’une école primaire, l’école des Acacias, dont Emma, jeune enseignante, hérite lors de son premier poste de titulaire. Une école un peu oubliée de tous, en «zone sensible», selon l’expression courante, dirigée par un vieil instituteur, Monsieur Aucalme, dont Emma critique volontiers les méthodes, trop bienveillantes à l’égard des parents, trouve-t-elle, alors qu’elle défend bec et ongles ses petits, ses «attachants» souvent «attachiants». Année de découverte, de toutes les découvertes puisque, un peu par hasard, elle rencontre cette année là Mathieu, et attend un bébé.
Elle navigue à vue, aussi bien dans le couple qu’elle apprend à construire que dans sa classe. Avec tendresse, à petites touches, Rachel Corenblit dresse, l’une après l’autre, des esquisses de ces vies d’enfants désertées par la chance. Les parents tout aussi paumés, violences familiales dont on ne sait s’il faut ou non les dénoncer aux autorités... Quelle stratégie adopter pour mieux protéger l’enfant, précoce victime ? Enfants violents, en difficulté, à qui la vie n’a pas fait de cadeaux, dont elle croisera quelques-uns, des années plus tard ; des destins sans grande surprise.
Toute une galerie attendrissante : Ryan le trop silencieux, Karima en charge de trop de responsabilités, Emir déjà délinquant, Loris aux parents «différents», et face à eux Emma avec sa bonne volonté, ses préjugés qui vont se briser un à un contre une réalité têtue.
Un texte qui en dit beaucoup sur les maux actuels d’une école publique qui s’honore d’accueillir sans distinction tous les enfants, mais qui n’a pas les moyens de soigner tous les malheurs de la société…
Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 23/08/2017 )
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