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Littératureet Romans & Nouvelles  

La Péninsule aux 24 saisons
de Mayumi Inaba
Philippe Picquier 2018 /  19 €- 124.45  ffr. / 236 pages
ISBN : 978-2-8097-1340-4
FORMAT : 13,1 cm × 20,4 cm

Elisabeth Suetsugu (Traducteur)

L'almanach de la vie

C’est lors d’une discussion avec un voisin que la narratrice du présent ouvrage découvre l’existence d’un almanach découpant l’année en 24 saisons. Celles-ci correspondent aux 24 sections de la course du soleil et ce calendrier est utilisé depuis fort longtemps au Japon pour informer sur les changements de la nature et les activités agricoles.

Ce sont bien 24 saisons que la narratrice va passer dans sa petite maison, située à plusieurs heures de Tokyo où elle travaille pour une maison d’éditions. Dans un paysage à la nature luxuriante (forêt, bambous, marais), à quelques pas des falaises et de la mer, sur une péninsule épargnée par les tremblements de la terre, elle peut tenter de réconcilier sa solitude, sa vie intérieure, avec la nature dont l’observation sereine et quotidienne lui apprend plus sur elle-même que de longues années dans l’atmosphère bouillonnante de la métropole japonaise.

Arrivée au printemps, laissant derrière elle les amitiés et les années de jeunesse, cette femme tient le journal quotidien de ses rencontres avec la nature, la vie paisible dans un jardin qu’elle laisse croître tout en y aménageant sa propre place. Les relations sociales y sont mesurées, des amitiés se nouent avec des personnes qui, comme elles, ont un moment désiré vivre dans ce refuge préservé, accueillantes de ce que nature prodigue leur accorde.

Au gré de ces 24 saisons évoluent les états d’âme de la narratrice : le printemps généreux, l’été étouffant et humide, bruissant d’insectes dans lequel l’environnement prend des allures menaçantes, l’automne espéré et l’hiver qui pousse à l’intimité paisible.

Comme un remariage avec la vie, la narratrice trouve dans les saisons de quoi panser la lassitude et les blessures de la vie. Au rythme de ces 24 périodes solaires, elle renoue avec la sensualité de l’existence, comme une sieste paresseuse après une longue course à travers la forêt.

Amélie Bruneau
( Mis en ligne le 04/04/2018 )
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