Littérature
Romans & Nouvelles de Patrick Poivre d'Arvor
Grasset 2020 / 18,50 €- 121.18 ffr. / 240 pages
ISBN : 978-2-246-82295-0
FORMAT : 14,0 cm × 20,5 cm
Bad Romance
Voici le deuxième récit retraçant la vie et la carrière de Charles qui, depuis ses douze ans, rêve d’être président de la République. L’ambitieux s’est fait les dents et les nerfs dans le cabinet du Président Victor Exbrayat. Il est porteur d’un lourd secret de famille qui le fragiliserait s’il était révélé, et qui fortifie son désir de vengeance et de revanche. Son grand-père paternel, originaire d’Algérie, a fait exécuter par un tueur quatre jeunes gens de bonne famille, qui avaient violé son grand amour, Amina. Le sang ne coule plus mais les traces demeurent, embarrassantes.
Les deux personnes qui lui sont le plus dévouées sont Jean-Baptiste, son père biologique, un acteur célèbre, et Florence, sa maîtresse, qui dirige une chaîne d'information en continu. Il est élu le plus jeune député de l’Assemblée dans les côtes d’Armor et prononce un vibrant discours sur l’identité. Le voilà nommé ministre de la Culture et de la Communication, rue de Valois (un fantasme de l’auteur ?...). Les plaisirs sont plus nombreux que les contraintes : premières, vernissages, projections privées, médailles des Arts et des Lettres généreusement distribuées aux artistes et aux écrivains, bref, une vie mondaine bien remplie.
Lors d’une soirée littéraire, il a le coup de foudre pour une jeune écrivaine, Blanche Sagan, qui apprend vite à louvoyer dans les appartements privés du ministère pour retrouver Charles, en pleine extase sexuelle. La liaison, peu discrète, devient vite connue et Blanche est au septième ciel. Mais la présidence des chaînes publiques se libère et Florence postule.
Quel sera le chantage ? Les femmes ayant de la ressource dans ce domaine. Comment le ministre peut-il la soutenir et quel est ce complot dans lequel ils trempent pour faire tomber le président de la République ? Rumeurs, mensonges, chausse-trapes, la vie politique n’est pas un long fleuve tranquille.
On est entre les feuilletons de Balzac qui fleurissaient dans les gazettes du XIXe siècle, dans lesquels l’essentiel était de ne pas s’ennuyer, et Le Baron Noir, série télévisée politique à l'intrigue ponctuée de coups bas. Un roman à clefs par un auteur qui aime épater avec sa fréquentation de la haute société parisienne et son aisance dans les hautes sphères politiques... Hélas, tout cela n’a pas grand intérêt et rappelle surtout les journaux people un peu huppés, et leur lot de ragots inutiles.
On a connu Patrick Poivre d’Arvor plus inspiré et exigeant sur la qualité de son sujet, ici une mauvaise romance à l’eau de rose, affectée d’un certain snobisme.
Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 10/04/2020 )
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