L'actualité du livre
Littératureet Romans & Nouvelles  

L'Appel du cacatoès noir
de John Danalis
Marchialy 2021 /  21,10 €- 138.21  ffr. / 330 pages
ISBN : 978-2-38134-026-5
FORMAT : 13,5 cm × 19,5 cm

Nadine Grassie (Traduction)

Civilisation aborigène

Avec une belle maquette et une très belle couverture, un peu intrigante, les éditions Marchialy publient la première traduction d’un romancier australien, John Danalis, auteur illustrateur jeunesse. De lecture facile, ce récit résolument optimiste s’inscrit bien dans les tendances générales de retour sur un passé controversé. En l’occurrence, la façon dont les Européens installés en Australie ont traité les Aborigènes, les expulsant de leurs terres, leur niant toute humanité, exerçant à leur encontre des violences diverses qui ont duré durant deux siècles.

Le récit de John Danalis est celui d’une conversion : lors d’une formation universitaire suivie à l’occasion d’une réorientation professionnelle, le narrateur évoque devant les autres étudiants scandalisés la fonction «décorative» qu’avait eu dans son enfance un crâne d’Aborigène. Celui-ci avait été offert à son père, vétérinaire de campagne et amateur de collections diverses, par un de ses frères. Dans les années 1950-1960, nombreux ont été les sites détruits pour des raisons diverses d’aménagement ou de travaux ruraux, et qui ont fourni divers objets aux amateurs de curiosité. Baptisé Mary par la famille, le crâne, soigneusement entretenu, a trôné sur les étagères du salon.

Mesurant la dimension scandaleuse de l’opération, le narrateur décide de rendre «Mary» à son peuple. Celui-ci est assez facilement identifié, il s’agit des Wamba Wamba. Mais les difficultés commencent lorsqu’il s’agit d’obtenir les autorisations nécessaires. Tous les obstacles seront progressivement surmontés, et Mary (qui, en fait, était un homme) retrouvera sa terre natale lors d’une cérémonie de ré-enterrement, animée par des chanteurs et danseurs rituels ; son esprit pourra rejoindre ceux de ses ancêtres dans le pays des rêves.

Une fin heureuse complétée par une autre conversion : celle du père du narrateur qui abandonne ses préjugés contre les Aborigènes et communie avec l’un d’entre eux dans leur passion partagée du foot… Un récit qui est un hymne à la tolérance et permet de découvrir l’histoire, souvent ignorée ou méconnue, de l’Australie, et de la civilisation aborigène. Un roman de lecture aisée qui s’adresse plus particulièrement aux jeunes adultes et au grand public.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 28/05/2021 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
www.parutions.com

(fermer cette fenêtre)