L'actualité du livre
Littératureet Littérature Américaine  

Cheyenne en automne
de Willy Vlautin
13e Note Editions 2012 /  19.50 €- 127.73  ffr. / 320 pages
ISBN : 978-2-36374-028-1
FORMAT : 14,0 cm × 18,0 cm

Luc Baranger, Adeline Regnault (Traducteurs)

Un adolescent et un cheval

Bienvenue dans l’Amérique des petits, des marginaux, des sans grand espoir… L’Amérique qui vit dans des mobil-homes, des non-lieux à l’écart des villes, l’Amérique des petites combines pour survivre, des supermarchés et de la mal bouffe…

Charley a 15 ans, son père l’emmène avec lui à Portland, en Oregon, où il a trouvé un vague boulot de cariste, loin de Spokane où sont restés ses amis et ses rêves de lycéen, loin de sa tante Margy avec qui son père s’est brouillé. Sa mère : elle a disparu depuis longtemps… Le père, beau gosse, vit sans guère s’occuper de son fils, en lui laissant de temps à autre de quoi subsister. Et Charley s’en tire comme il peut, et court tous les jours pour entretenir sa forme, et entrer, il l'espère, dans une équipe de football.

L’ombre de Mark Twain plane sur ce récit d’une jeunesse américaine, plus d’un siècle plus tard. L’ouest remplace le Mississippi, mais Charley et Huckleberry Finn partagent la même innocence face à une vie qui ne les épargne guère. Charley est embauché par Del, un individu douteux qui se perd dans des courses truquées de chevaux, et il devient l’ami d’un cheval noir au front taché de blanc : Lean on Pete. Cependant tous l’ont prévenu : il ne faut pas s’attacher aux chevaux… Tout va de mal en pis pour Charley qui pourtant reste debout.

Un beau récit de jeunesse et de galère par Willy Vlautin (né en 1967, qui est aussi chanteur et compositeur, leader du groupe rock Richmond Fontaine) et qui déjà dans Motel Life et dans Plein Nord explorait avec bonheur le thème des petits, des vaincus de la vie.

En fin de volume, un entretien avec Willy Vlautin et une postface de l’auteur. Il y donne les influences qui l’ont marqué : Raymond Carver, John Fante, Bukowski : «Je suis conscient de n’être que le garde d’un château dont John Steinbeck, William Kennedy et James Welch sont les seigneurs. Cela suffit à mon bonheur».

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 26/04/2012 )
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