L'actualité du livre
Littératureet Poches  

L'Eté des quatre rois
de Camille Pascal
Pocket 2019 /  10 €- 65.5  ffr. / 690 pages
ISBN : 978-2-266-29678-6
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Première publication en août 2018 (Plon)

Grand Prix du roman de l’Académie française 2018


Le ''Roman vrai'' des Trois Glorieuses

Agrégé d’histoire, Camille Pascal publie un épais roman de plus de six-cents pages sur un épisode un peu oublié de notre histoire : la révolution des trois glorieuses qui entraîna la chute de Charles X, le dernier des Bourbon à régner en France, et l’arrivée au pouvoir de Louis-Philippe d’Orléans, en juillet 1830. «Roman», le terme est impropre ici car l’auteur a voulu restituer au plus près ces quelques jours (25 juillet - 16 août 1830), en s’appuyant sur les sources de l’époque et les historiens dont il donne la liste en annexe. «Roman-vrai» ou récit d’histoire donc…

Rien ne manque aux descriptions minutieuses, ni un bouton d’habit, ni un gilet de soie ni une anecdote. Il en est de même de l’écriture qui se veut élégante à l’excès. L’érudition est indiscutable et nourrit un récit qui se lit aisément. Les personnages campent dans leurs rôles : Charles X le vieux roi myope (dans tous les sens du terme…) et mal conseillé, la trop jolie Marie-Caroline, duchesse de Berry, l’austère duchesse d’Angoulême, le vieux maréchal Marmont... Passent aussi Chateaubriand, Victor Hugo, Vigny, Alexandre Dumas...

Le roman bénéficie du fait que les Trois glorieuses sont mal connues en général, que ces trois jours de révolution ont été denses, et que, si le lecteur connaît nécessairement le dénouement, il en ignore le plus souvent les étapes. Ces étapes, Camille Pascal les détaille avec minutie et reconstitue l’atmosphère élégante de la Restauration, mais également l’incompréhension qui règne dans le milieu des gouvernants, ces émigrés qui, aurait dit Talleyrand, n’avaient «rien oublié ni rien appris».

L’histoire finit mal pour Charles X, son fils l’éphémère Louis XIX, les promesses du jeune Henri V ne seront pas tenues... Louis Philippe l’emporte dans cette succession rapide de rois, mais dans un «Épilogue tiré de Choses vues de Victor Hugo», Camille Pascal le montre à son tour, quinze ans plus tard, fuyant la France : «Selon d’autres sources, tout au long de sa fuite, le roi Louis-Philippe ne cessa jamais de dire entre ses dents : «Pire que Charles X ! Pire ! Cent fois pire !».

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 04/10/2019 )
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