L'actualité du livre
Littératureet Poches  

Le Ciel pour mémoire
de Thomas B. Reverdy
Seuil - Points 2015 /  6,50 €- 42.58  ffr. / 216 pages
ISBN : 978-2-7578-5708-3
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication en août 2005 (Seuil - Cadre Rouge)

Feu le temps des copains…

Thomas B. Reverdy avait offert un roman à la beauté triste, superbe et mélancolique Montée des eaux, porteur d’un deuil terrible. Le fil poursuit son lent et pénible déroulement ici encore. Le fils continue de pleurer sa mère. “J’essaie d’imaginer le Christ qui pleure”. Avec Le Ciel pour mémoire, le jeune auteur offrait en 2005 (aujourd'hui en format poche) un second roman charmeur et convaincant, peut-être moins poétique, plus autobiographique et dispersé que son inoubliable grand frère, mais avec un égal talent de plume.

L’histoire débute sur la pointe sud de Brooklyn, à New York, et ses plages populaires où l’immigration russe a élu domicile. Coney Island, Brighton Beach… Guillaume observe le soleil se coucher, crever sur l’horizon dans des teintes saturées, orange, rouge, ocre. Non loin de là, dans un bar russe où l’alcool coule à flots, ses amis l’attendent et l’attendront indéfiniment. Guillaume ne viendra pas. Il ne reviendra plus.

Le narrateur, Thomas, est de la bande et portera pendant plusieurs années ce non-deuil né de l’absence, jusqu’à l’immortaliser noir sur blanc… Où est Guillaume ?… Les années passent… Une lettre finit par surgir, qui invite Thomas et d’autres à Rome. Mais entre les forums impériaux et les places italiennes, le vieil ami ne réapparaît pas. Guillaume est cette Arlésienne qui finit par se confondre, dans la marée nostalgique des souvenirs, avec l’âge d’or d’une adolescence, puis celui d’une jeunesse aujourd’hui retirée… Bonjour trentaine… “Sans doute les regrets sont-ils les souvenirs qui durent le plus longtemps. La mémoire est une dette insolvable qu’on contracte avec la mort”. Le roman est l’évocation par étapes de ce souvenir, depuis les tréfonds de l’enfance jusqu’au moment présent, porteur de sa douce amertume. Le fantôme de la mère est toujours là…

Mais l’écriture sert à tourner la page et les romans d’apurer le compte ci-dessus évoqué. On préfère La Montée des eaux mais les deux œuvres font corps.

Thomas Roman
( Mis en ligne le 30/11/2015 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024



www.parutions.com

(fermer cette fenêtre)