Littérature
Récits de Guillaume Dustan
Flammarion 2005 / 18 €- 117.9 ffr. / 241 pages
ISBN : 2-08-068720-4
FORMAT : 14x21 cm
Pêle-mêle inconsistant
Peupler les silences de mots et donner du verbe à la culture, s’approprier des riens pour en régurgiter des vérités, cracher son incapacité comme on crache son chewing-gum usagé dans le caniveau, se repaître de vieux poncifs pour édicter lois, s’affairer à défaire et se contrefaire en l’écrivant, contredire l’histoire en se l’appropriant et la faire taire dans le même temps, sacrifier aux modes en les honnissant et s’en faire une réputation ce faisant, brouiller les cartes en les ordonnant, jubiler la caste d’un jeunisme hydrocéphale issu de feu soixantuitards, se scléroser dans des voies sans issue, renaître plus loin dans des nationalismes indus, s’américaniser sans conséquence, se congratuler sans méfiance, se proclamer sans défiance, s’aimer sans retenue dans un monde aux antennes cathodiques distordues, amalgamer sans réflexion les sauces médiatiques en un «caca» new style, s’offusquer de n’être pas reconnu, rejeter le romantisme dans un chaudron aux multiples sorciers, prendre les Inroks comme religion et s’y adonner… Voilà la trame de Premier Essai de Monsieur Guillaume Dustan.
La lecture de ces petits bonbons de bêtise laisse à penser, suivez le regard, que le pamphlet est, en France, un genre moribond. Un écrivain «importun» ne serait en fait qu’un écrivain sans importance, hormis celle qu’il se donne.
Car l’importunité n’est pas la garantie de l’importance. Chez Deborg, peut être, la cautionne-t-elle ; nous en sommes ici à des années lumières. Nous, «pôvres télélecteurspectateurs», victimes dites «de Panurge» de médias tentaculaires qui phagocytent nos cerveaux atrophiés, ne réagissons qu’au Romantisme, celui de Camus et de Sartre (sic !), «pôvres» imbéciles humanistes au «protocole compassionnel» aigu, inaptes à inclure dans leur système de pensée post néolithique d’homo sapiens érectus évolués, la tricherie dans sa morphologie Jet Set !
Pertinent sans déranger, dérangeant sans pertinence, ci-gît un essai non transformé.
Raymonde Roman
( Mis en ligne le 18/04/2005 )
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