L'actualité du livre
Littératureet Policier & suspense  

La Carrière du Mal
de Robert Galbraith
Grasset 2016 /  21,50 €- 140.83  ffr. / 610 pages
ISBN : 978-2-246-86124-9
FORMAT : 23,0 cm × 15,0 cm

Florianne Vidal (Traducteur)

Colis macabre

Après le succès international du cycle Harry Potter, J.K. Rowling a continué à écrire, mais sous le pseudonyme de Robert Galbraith, en s’adressant cette fois à un public adulte amateur de romans policiers. Dès la parution de son premier volume (L’Appel du coucou, 2013), l’anonymat a été dévoilé et depuis ''Robert Galbraith'' poursuit les aventures de son héros, Cormoran Strike, soldat blessé en Afghanistan, devenu détective privé. Le Ver à soie (2014) est le second tome et La Carrière du mal est aujourd’hui le troisième volet des aventures du policier, amputé d’une jambe à la suite d’une blessure de guerre.

Cette amputation est au cœur du suspense de La Carrière du Mal. Une intrigue bien construite, scandée par des citations extraites des chansons/poèmes du groupe Blue Öster Cult, «Carrer of Evil» (paroles de Patti Smith). Dès la première page le lecteur est averti : «Je me lance dans la carrière du mal».

Le roman, qui se déroule en 2011 pendant la période du mariage de Kate Middleton et du prince William, alterne des passages dans la tête du tueur en série - présenté dès la première ligne : «IL AVAIT EU BEAU FROTTER, il restait encore du sang» - et la description de l’enquête de Cormoran Strike et de sa séduisante secrétaire et assistante, Robin Ellacott.

Qui peut en vouloir à Cormoran Strike au point d’adresser à sa jolie secrétaire un colis qui contient une jambe coupée ? Quel but sordide poursuit le mystérieux expéditeur ? Comment Robin, plongée dans les préparatifs de son mariage avec le fade Matthew, va-t-elle réagir ? Et qui est visé ? Cormoran ou Robin ? Cormoran a bien quelques suspects en tête, trois en fait, qui pourraient lui en vouloir, mais ils ont disparu de sa vie depuis longtemps. Comment les retrouver ?

À chacun des trois personnages, est associé le souvenir de meurtres, de viols, et chacun a des raisons précises de vouloir se venger de Cormoran. La police n’est que d’une aide toute relative même lorsque les meurtres se multiplient. Le lecteur est un peu plus informé grâce aux monologues intérieurs du tueur, mais Robert Galbraith laisse cependant planer le suspens et joue avec habileté des différentes pistes et hypothèses dans un Londres aux quartiers glauques.

Un roman grand public qui s’inscrit absolument dans les règles du genre, et se lit d’une traite.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 08/06/2016 )
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