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Littératureet Policier & suspense  

Nid de vipères
de Andrea Camilleri
Fleuve noir 2018 /  19,90 €- 130.35  ffr. / 240 pages
ISBN : 978-2-265-09875-6
FORMAT : 14,1 cm × 21,0 cm

Serge Quadruppani (Traducteur)

Une victime, un double meurtre…

Andrea Camilleri (né en 1925) est une institution dans le monde du polar italien. Son commissaire Montalbano, gastronome exigeant et mangeur insatiable, est toujours la vedette reconnue de ses romans dont le cadre est la Sicile, plus exactement la petite ville de Vigata.

Serge Quadruppani, son traducteur français attitré, a élaboré toute une stratégie pour rendre au mieux sa langue composée de divers registres : l’italien officiel, le dialecte, l’italien sicilianisé et avertit le lecteur en préface : «ma traduction peut paraître peu fluide et s’éloigne souvent délibérément de la correction grammaticale (….) l’essentiel était me semble-t-il, de tenter de restituer auprès du lecteur français la plus grande partie de ce que ressent le lecteur italien non sicilien à la lecture de Camilleri». Ceci donne un texte parfois curieux pour qui n’est pas familier de ces choix, choix qui enthousiasment ou rebutent le lecteur.

On retrouve dans Nid de vipères les personnages habituels de la série autour du commissaire : Livia aussi bonne amante que calamiteuse cuisinière, Adelina la femme de chambre, excellente cuisinière et détestée de la précédente, les adjoints, le médecin légal, etc. Un dimanche matin, un comptable, Cosimo Barletta, est retrouvé assassiné dans sa maison. Ce qui intrigue est qu’il a été assassiné deux fois : du poison puis une balle de revolver tirée dans la nuque. Il laisse deux enfants adultes, un fils et une fille, une fortune mal acquise et pas de testament, de très nombreux ennemis par contre.

Le commissaire n’a donc que l’embarras du choix pour identifier qui en voulait assez à la victime pour s’en débarrasser ainsi. Il est régulièrement distrait dans son enquête par un étrange vagabond qui élit domicile près de chez lui, et noue des liens avec Livia venue passer quelques jours. Et si le mobile du crime (ou de l’un des deux ?) n’était pas la haine ou la cupidité ? Un conseil : ne surtout pas lire la note finale de l’auteur qui s’explique sur la genèse de ce roman ébauché en 2008 et finalement publié en 2013 en Italie.

Un policier qui davantage qu’à la solution du crime s’intéresse au mobile.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 27/07/2018 )
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