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Littératureet Policier & suspense  

Bad Man
de Dathan Auerbach
10/18 - Domaine policier 2020 /  8,80 €- 57.64  ffr. / 528 pages
ISBN : 978-2-264-07545-1
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Première publication française en février 2019 (Belfond)

Nathalie Peronny (Traducteur)


Alerte enlèvement

Dans une petite ville triste de Floride, Eric, 3 ans, disparaît alors qu’ils font les courses avec son grand frère Ben au supermarché... Seulement quelques secondes d’inattention... Cinq ans plus tard, après le lycée, Ben est embauché comme manutentionnaire de nuit dans ce même magasin. Il cherche à tout prix à retrouver son petit frère depuis toutes ces années. Il appelle régulièrement le policier chargé de l’enquête (qu’il trouve inefficace) ; or ce dernier croit Ben coupable...

Ben est pourtant ce gros nounours de 15 ans, marqué à vie par un accident de voiture qui lui a laissé une jambe estropiée et très douloureuse. Victime de discrimination parce que obèse et handicapé, et tourmenté par cette disparition, il est un personnage attachant que l’on suit volontiers dans sa quête et ses efforts pour imprimer et distribuer des avis de recherche.

Les autres personnages sont aussi typés : le père est le seul à rester connecté à la réalité alors que la mère reste dans le déni, entretient la chambre d’Eric, fête ses anniversaires... Le directeur du supermarché joue le rôle du patron harceleur, de mauvaise foi, et malhonnête. Marty et Franck, les collègues de Ben, l’aident comme ils peuvent. Tout le monde est suspect ; qui est sincère et qui ment ? Des indices insolites apparaissent à tout moment dans un climat de suspicion générale. Comment s’y retrouver ? Qui se cache derrière Bad Man ?...

Comme un brouillard poisseux, une gêne qui ne disparaît pas, un malaise innerve la lecture. Les personnages, le supermarché même, canalisent la paranoïa, l’étrangeté, la culpabilité et l’angoisse.. On ne peut se fier à personne, le magasin semble doté d'une conscience.

On peut déplorer quelques longueurs dans la narration et des passages inutiles. La fin, par une pirouette, ramène au point de départ. Car le récit oscille entre réalité et folie jusqu’à la dernière page. Un roman d’ambiance donc, intéressant pour les amateurs de climats glauques et angoissants ; une imagination débridée.

Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 03/04/2020 )
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