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Littératureet Policier & suspense  

Octobre
de Soren Sveistrup
Le Livre de Poche 2020 /  9,20 €- 60.26  ffr. / 735 pages
ISBN : 978-2-253-24153-9
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Première publication française en février 2019 (Albin Michel)

Caroline Berg (Traducteur)


Le petit bonhomme en marrons

Soren Sveistrup, écrivain danois, est le créateur de la série Killing. Naia Thulin, flic et mère célibataire à l’apparence fragile, mais une vraie teigne au travail, se voit imposer un coéquipier distant, en attente d’une réaffectation à Europol, l’inspecteur Mark Hess aux yeux vairons et au mutisme agaçant. Ils se supportent difficilement jusqu’à un 5 octobre de nos jours, quand le cadavre d’une femme éborgnée et amputée d’une main est découvert dans une banlieue de Copenhague ; un petit bonhomme en marrons a été placé à côté d’elle. Les analyses révèlent que la figurine porte les empreintes de la fille de la ministre des affaires sociales, Rosa Hartung, enlevée un an plus tôt et présumée morte.

Thulin et Hess n’ont pas le temps de se poser des questions que déjà une autre femme est assassinée selon le même mode opératoire. Si l’auteur fait passer Hess pour un arriviste qui ne pense qu’à reprendre sa place au sein d’Europol, sans s’investir dans l’enquête, la réalité est tout autre. Il sort des sentiers battus et se met dans la peau du tueur. Nous connaissons leurs vies privées mais ces aspects ne polluent pas l’enquête.

Dès les premières pages, le rythme est soutenu, les chapitres sont datés et précis, courts même, les cadavres pleuvent et les indices sont savamment distillés pour attiser l'intérêt. On ne voit absolument pas vers quel dénouement le récit s'oriente. Tout est pensé pour accrocher la lecture jusqu’à la dernière ligne, à coups de rebondissements, de descriptions visuelles où la météo et la géographie jouent aussi un rôle.

Un thriller à l’ADN scandinave, dans lequel l’intrigue tortueuse mêle vie quotidienne, crimes en série et monde politique, avec un instructif survol de la politique sociale mise en place au Danemark pour lutter contre la maltraitance des enfants. Un véritable ''page turner''... aussi passionnant qu’un roman de Jussi Adler Olsen.

«Hess avait malgré tout haussé le ton parce qu’il était certain que Rosa Hartung était la clé. Les trois femmes assassinées avaient un point commun. Leurs enfants étaient tous victimes de violences ou maltraitance. Dans le cas de chacune d’elles, l’auteur des crimes avait envoyé aux services sociaux un courrier anonyme».

Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 03/03/2020 )
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