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Littératureet Policier & suspense  

La Fille sans visage
de Patricia MacDonald
Albin Michel - Spécial suspense 2005 /  20.50 €- 134.28  ffr. / 327 pages
ISBN : 2-226-15670-4
FORMAT : 15x23 cm

Un très bon cru

A la suite du meurtre de sa femme, le Docteur Avery, membre exemplaire de la petite bourgade de Hoffman, dans le New Jersey, a passé de nombreuses années en prison. Tous ses anciens proches l’ont rejeté, y compris ses deux fils, persuadés de sa culpabilité. Seule Nina, la cadette, fait preuve d’un soutien inconditionnel envers son père. A sa sortie de prison, ce dernier va se lancer dans ses propres investigations afin de découvrir le véritable meurtrier de son épouse, épaulé sans grande conviction par sa fille. Mais quinze ans après les faits, personne n’a oublié l’horreur perpétrée une nuit d’août 1988, et les deux détectives improvisés, marqués par le passé, s’engagent sur des pistes qui se révèlent vite très périlleuses…

Patricia MacDonald est un des auteurs de suspense les plus prisés du public français, construisant au fil des ans une œuvre forte et cohérente, où finesse de l’observation psychologique et structure impeccable du suspense se conjuguent pour le plus grand bonheur du lecteur, qu’il soit amateur occasionnel de romans noirs ou véritable «accro» aux polars.

La Fille Sans Visage ne déroge pas à la règle, bien au contraire. Dès les premières pages, la tension du récit est implacable, les traits psychologiques des principaux personnages, parfaitement campés. Le reste est à l’avenant, et si certains des ouvrages les plus récents de Miss MacDonald perdaient de leur force sur le long terme, il n’en est rien pour ce dernier opus. Les développements du récit, très inventifs, ne font pas sombrer l’histoire dans l’invraisemblable, comme souvent dans ce type d’ouvrages. Si le thème du passé familial mystérieux et porteur de danger est exploité jusqu’à plus soif dans de nombreux romans noirs récents, celui-ci l’utilise avec discernement. Ainsi, les personnages des frères de Nina sont particulièrement intéressants : à la limite entre la normalité et la névrose, beaucoup plus complexes que ce que laissent entrevoir les apparences, ils participent à l’atmosphère tendue et anxieuse de ce roman, dans lequel les sentiments les plus contradictoires et les plus violents se tapissent derrière les apparences les plus banales. Et ce, jusqu’au dénouement, implacable et inattendu, comme il se doit…

Sans conteste l’un des meilleurs romans noirs de l’année, La Fille Sans Visage est un excellent moyen de (re)découvrir l’univers de Patricia MacDonald, et de passer une délicieuse nuit blanche…

Guillaume Blanco
( Mis en ligne le 08/04/2005 )
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