L'actualité du livre
Littératureet Rentrée Littéraire 2021  

Îles flottantes
de Jean-Luc Cattacin
Phébus 2017 /  16 €- 104.8  ffr. / 174 pages
ISBN : 14,2 cm × 20,5 cm
FORMAT : 978-2-7529-1128-5

Mi ange, mi démon

C'est l'éternelle histoire d'un ado en vacances dans la propriété familiale, sur l'île d'Oléron - croit-on deviner, les indices sont évidents -, romantique et rêveur...

Le narrateur, dont on ne connaîtra le nom que plus tard, fait l'acquisition sur la brocante locale d'une planchette de bois gravée de signes étranges. Séduit et curieux, il fait des recherches à la bibliothèque où travaille une jeune femme, la trentaine séduisante, qui, le hasard de la littérature faisant bien les choses, est spécialiste de l'île de Pâques. Il s'éprend alors du rondo rondo, l'écriture Moai, de la culture fascinante de la jeune femme mais aussi de son charme, platoniquement et idéalement.

Mais chaque ange a son petit démon : le copain de classe, le bad boy qui, à cet âge-là, fascine autant les filles que les garçons, débarque, tonitruant, dans cet univers feutré, et dans la confiance de parents bien-pensants ; la famille part en laissant à ces deux ados leur cocon estival.

Ficelle, donc, entre en scène, iconoclaste, insolent, imbibé de toutes sorte de drogues, certaines très dures. Rouquin - le surnom du narrateur - a succombé au charme ravageur de son ami de lycée depuis longtemps, dans la banlieue morne d'où ils sont issus ; mais là, sur son île, il compte bien faire ressortir son côté cool... Il n'en est rien, bien évidemment et Fizz et Rouk n'auront encore que des délires et des mauvais trips à partager. Et l'été s'achève, les parents reviennent, l'ordre est rétabli...

Jean Luc Cattacin, essayiste spécialiste de l'Irlande, livre un roman presque intéressant. L'écriture, outre le fait qu'elle est plus qu'emphatique, carrément ampoulée (qui emploie de nos jours "zinzolin" pour désigner un rouge sombre ou "péridot" pour un vert océan ?), ne correspond pas à un adolescent actuel ni des années 80 d'ailleurs. Le texte manque cruellement de ponctuation, l'auteur est avare en virgules et très généreux en utilisation de la conjonction de coordination "et". Les dialogues se fondent dans le texte sans guillemets ou alinéas. Le lecteur accroche donc sur la fluidité du texte jusqu'à relire une phrase avant de l'assimiler, un style qui, si c'en est un, par son manque de rythme et de musicalité, confère au récit une monotonie sans air, sans oxygène... et suffoquent les neurones.

Le roman aurait pu fonctionner, le sujet est bon, mais il laisse un sentiment de non abouti, à terminer. Copie à revoir. Dommage.

Raymonde Roman
( Mis en ligne le 29/01/2018 )
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