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Pierre Riboulet - De la légitimité des formes. Oeuvres 1973-2003
de Catherine Blain et Collectif
Le Moniteur - Monographies d'architecture 2004 /  45 €- 294.75  ffr. / 184 pages
ISBN : 2-281-19208-3
FORMAT : 28x25 cm

L'auteur du compte rendu : Béatrice Brengues a une formation d'historienne de l'art, elle s'intéresse aux arts décoratifs du XXe siècle et poursuit des recherches sur le sculpteur Joachim Costa. Elle travaille parallèlement à Drouot chez un commissaire priseur.

Architecture : une chose publique

Pierre Riboulet a eu plusieurs fois l’occasion de publier ses convictions et son expérience en architecture, mais il n’existait pas de monographie offrant une vision globale de son oeuvre construite. C’est chose faite avec cet ouvrage qu’il a lui même souhaité comme une sorte de manuel destiné aux étudiants, aux architectes et autres passionnés des politiques urbaines.

Peu avant sa mort en 2003, Riboulet a fait don de ses archives à l’Institut Français d’Architecture, une façon de rendre à la collectivité ce qu’elle lui avait inspiré. Un travail documentaire d’une grande clarté puise dans cette source de premier choix. Vingt-cinq projets et réalisations sélectionnés sont ainsi présentés avec force détails : un texte par projet, photos, plans, coupes, perspectives, maquettes, mais aussi ses très beaux croquis à la touche corbuséenne qui nous rappellent que, bien que tempéré et pragmatique, nous avons à faire à un moderne. Deux textes introductifs de Paul Chemetov et Jean-Louis Cohen analysent la droiture des engagements et la discrétion avec laquelle Riboulet a toujours su imposer des projets. Une interview par Catherine Blain permet à l’architecte de revenir sur les grands axes de son travail : l’éthique, la réflexion citoyenne, le progrès social, ce qui est résumé dans le sous-titre, De la légitimité des formes, une légitimité sociale, urbaine, plus que fonctionnelle ou plastique.

Pierre Riboulet sort en 1952 diplômé de l’atelier Gromort et Arretche à l’école des Beaux-arts, puis il crée, en 1958, l’Atelier de Montrouge avec Gérard Thurnauer, Jean-Louis Véret et Jean Renaudie. Ils y initient une démarche spécifique où architecture et urbanisme sont indissociables. Par le choix de leurs programmes, ils se montrent fortement engagés dans une amélioration des conditions de vie grâce à l’architecture. En 1979, Riboulet crée sa propre agence. C’est à partir de là que commence cette monographie. Il travaille sur plus de soixante projets, certes pas tous construits, mais pour la plupart de grande envergure. On fait souvent appel à ses compétences d’urbaniste pour des aménagements urbains, et elles transparaissent également dans ses projets de grands équipements publics. Parmi les 25 projets détaillés dans cet ouvrage, l'on trouve des hôpitaux, des bibliothèques, des musées, des écoles, des ensembles de logements collectifs. Ils ont pour point commun la grande cohérence entretenue avec le tissu urbain, une linéarité des formes, une élégance moderne ainsi qu’un sens aigu de la communauté. L’architecte attache une grande attention à la composition, aux proportions, aux lumières et cherche à rendre une unité formelle. Des bâtiments sobres et bien faits comme ce livre...

Béatrice Brengues
( Mis en ligne le 12/05/2005 )
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