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Chère école de notre enfance
de Claude Duneton et Collectif
Presses de la cité 2010 /  23 €- 150.65  ffr. / 179 pages
ISBN : 978-2-258-08589-3
FORMAT : 19cm x 24,2cm

Un monde perdu

Dans la catégorie nostalgie… En fait, l'ouvrage s’adresse plutôt aux sexagénaires… qui sont les derniers en France à avoir connu cette école de la République avec ses blouses grises et ses encriers, ses bon points, ses instituteurs à l’autorité sans faille, l’apprentissage syllabique de la lecture dans la célébrissime méthode Boscher. Les autres, les plus jeunes, feuilletteront avec étonnement cet ouvrage quasi exotique par rapport à leur propre expérience.

Un livre bien fait sur le plan de l’illustration, avec toute une succession de documents : photos (plutôt des années 50/60), gravures, dessins. Des textes en regard des illustrations, extraits littéraires tirés de romans, souvenirs… Des thèmes qui construisent les chapitres : l’Ecole et la classe, la rentrée des classes, les enseignants, l'écolier, apprendre et savoir, interrogations et examens, l’heure de la récré, l’école est finie ! 180 pages et une école qui, au vu de ces documents, évolue somme toute assez peu de 1875 aux années 1960. On aurait aimé davantage d’indications chronologiques… Il y a des permanences fortes certes dans cette histoire mais pas que...

Un regret fort : pratiquement aucune photo n’est légendée de façon précise, aucune référence concrète n’est donnée (date, lieu..) en annexe, pas plus d’ailleurs que pour les autres documents proposés. Il n’y a pas non plus de réelle réflexion sur l’école en elle-même, les documents sont donnés bruts, au lecteur d’en tirer son analyse. La préface de Claude Duneton est dans le même esprit : il raconte ses souvenirs d’enfant à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec de jolies formules : «l’école était toujours là - elle demeurait l’honneur secret des pères», mais on reste dans l’instantané photographique d’un témoignage personnel. Dommage que le gros travail réalisé pour composer l’abondante iconographie et le choix des textes d’accompagnement n’ait pas été davantage approfondi pour construire au-delà d’impressions – certes charmantes, mais superficielles - une réelle réflexion sur cette école qui disparaît à la fin des années 1960, avec ses défauts et ses qualités, à un moment, en 2010, où la question de l’école revient en force avec de multiples interrogations…

Bref un recueil d’images, à feuilleter avec plaisir mais dont il ne faut pas attendre davantage... Peut-être pourrait on suggérer un autre tire : «Souvenirs et images d’une époque révolue»… ou «L’Ecole d’hier».

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 22/10/2010 )
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