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Pocheset Littérature  

La Malédiction des colombes
de Louise Erdrich
Le Livre de Poche 2012 /  7.60 €- 49.78  ffr. / 475 pages
ISBN : 978-2-253-16660-3
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en septembre 2010 (Albin Michel)

Traduction d'Isabelle Reinharez


Mooshum, Junesse, Evelina et les autres…

Depuis le succès de La Chorale des maîtres bouchers, Louise Erdrich est reconnue en France comme l’une des grandes romancières américaines. La Malédiction des colombes conforte ce jugement. Louise Erdrich y tisse avec talent une/des histoire(s) qui se déroulent sur et aux frontières d’une réserve indienne, autour de la petite ville de Pluto dans le Dakota du Nord. Un crime fondateur, plusieurs générations, plusieurs narrateurs : Evelina, la narratrice principale, le juge Antone Bazil Coutts, Marn Wolde, le docteur Cordelia Lochren. Un même espace : celui de la réserve et de ses frontières.

Plusieurs générations dont les histoires s’entremêlent, et dont les souvenirs persistent à travers les mémoires transmises. Louis Erdrich s’entend particulièrement bien à tisser ces récits complexes, dans lesquels le lecteur se perd et se retrouve à la fois. Des portraits se construisent : le vieux grand-père Mooshum, adolescent au début du roman, qui s’enfuit avec la jeune Junesse Malaterre, alors que les colombes s’abattent innombrables sur les champs et les récoltes. Evelina, sa petite-fille, qui par son père descend des spéculateurs immobiliers qui ont fondé la ville de Pluto sur les terres de la réserve. Billy, le fondateur d’une secte évangélique.

Des histoires de fortunes faites et défaites, de promesses réalisées ou non, de spoliations. Louise Erdrich est une vraie conteuse, et l'on se laisse emporter par ce grand roman qui se trouve lui aussi aux frontières de plusieurs influences : il y a du Toni Morrison mais aussi du Jim Harrison dans ce récit des grands espaces et des minorités confrontées, une violence initiale qui fait penser à Cormac McCarthy aussi ; une description de la société américaine qui rappelle Joyce Carol Oates. Mais, en même temps, sa voix n’appartient qu’à Louise Erdrich, qui nous parle ici d’Amérique, de terres immenses, de violences et de moments de répit, mais qui parle surtout d’humanité et d’enracinement, de solidarités, subies ou voulues, mais nécessaires...

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 23/05/2012 )
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