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Pocheset Littérature  

Bal de givre à New York
de Fabrice Colin
Le Livre de Poche 2012 /  6.60 €- 43.23  ffr. / 281 pages
ISBN : 978-2-253-16466-1
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en janvier 2011 (Albin Michel)

Blanc et Noir

Fabrice Colin (né en 1972) est un auteur prolifique et aux champs d’écriture variés. On se souvient de sa trilogie, La Saga Mendelson, parcours à travers tout le XXe siècle. Il est aussi un auteur heureux de fantasy et de bandes dessinées. Avec Bal de givre à New York, il entraîne ses lecteurs adolescents dans un univers aux frontières du réel : un New York placé à une époque incertaine, dans un futur plus ou moins proche, et reconstruit par un architecte génial, Cyrus Claramond.

Ce dernier a imaginé ponts, passerelles, dômes métalliques, architectures élancées, tours de verre, mais il a disparu un jour, et la ville tombe en ruines faute d’entretien. Sa fille Anna Claramond vit seule avec un étrange majordome manchot, Jacob, dans le manoir, gothique et ultra moderne à la fois, conçu par Cyrus. Elle se demande où sont partis ses parents, sans avoir de réponse satisfaisante. Un jour, une limousine immaculée la renverse et c’est le début du roman : «Lorsque j’ouvris les yeux, je crus d’abord que tout était terminé. Un visage était penché sur moi, une figure aux traits si purs qu’on aurait dit un ange».

Anna raconte sans étonnement l’étrange qui nourrit son quotidien, quotidien qui a des points communs avec toutes les jeunes adolescentes new-yorkaises de la classe aisée : cours en institution privée, amies et ennemies dans sa classe. Mais… elle se rend en cours dans un véhicule qui se gouverne seul, invention de son père : l’Orpheus. Mais... chez elle, les objets se déplacent sur la volonté de Jacob qui est télékinésiste. Mais... une fois lues, les pages des livres s'effacent…

Très vite, Anna ne rêve plus qu’à Wynter, le jeune homme qui lui a laissé sa carte, et qui est le fils d’une famille richissime ; jeune homme élégant, vêtu de blanc, dans une ville sur laquelle pèse la menace d’un mystérieux Masque noir, qui enlève les jeunes filles et se manifeste par des fragments - incompréhensibles dans ce contexte - de poèmes de Shakespeare : «Cependant, dans mon âme, un regard chimérique vient montrer ton fantôme à mes aveugles yeux»

Anna se trouve entre les deux, le noir et le blanc, et elle est libre, libre de choisir. La ville tout entière est un superbe décor onirique, et elle est également à sa façon un des personnages du roman.

Fabrice Colin construit avec aisance une intrigue tissée d’histoire d’amour, de jalousie, de vie et de mort, de richesse et de rêves. Il y a plein de trouvailles, d’inventions poétiques, de personnages secondaires soigneusement campés. On ne s’ennuie pas un instant et on ne dira rien de la fin qui ménage le suspense jusqu’au bout !

Plutôt – disons-le - pour les jeunes lectrices qui s’identifieront à Anna et rêveront de Wynter, dans cet écrin new-yorkais. New York ville de verre, de tours, de cristal… Une histoire riche qui nous entraîne aussi dans la poésie occidentale : les sonnets de Shakespeare comme autant de cailloux du petit Poucet pour suivre la progression de l’histoire ; on peut également se souvenir de la reine des neiges d’Andersen.

Pour adolescents, à partir de 12/13 ans, selon le niveau de lecture et les goûts…

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 26/09/2012 )
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