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Pocheset Littérature  

Un été sans les hommes - Edition de luxe
de Siri Hustvedt
Actes Sud - Babel 2014 /  10 €- 65.5  ffr. / 224 pages
ISBN : 978-2-330-03743-7
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Traduction de Christine Le Boeuf

Première publication française en mai 2011 (Actes Sud)


Un mâle, des maux. Un mal, des mots

Refuge chez les femmes au coeur du Minnesota. Quittée pour son mari, Boris parti avec plus jeune qu'elle, Mia, ici narratrice, s'épanche en mots et larmes auprès d'autres qu'elle, des femmes. Des vieilles et des plus jeunes, des proches - mère, soeur, fille - et la voisine, femmes de mots enfin, qui l'inspirent et l'accompagnent.

Maman et ses copines pas encore vraiment gâteuses. Lola la voisine et ses problèmes d'homme à elle, et ses enfants. Et les fillettes, petite classe de sept poupées que Mia, leur professeur de poésie, voit changer, mal, subissant la métamorphose de leur adolescence : Jessica, Ashley, Nikki, Joan, Emma, Alice et Peyton, dans l'éveil aux mots et à la vie. Et la fille, Daisy, essayant tant bien que mal de comprendre la crise de couple de ses parents. Et les mots, leur force et leur folie, reliquats d'une démence que connut Mia juste après la séparation.

"O muse. O Mia, nigaude rhapsodique, bimbo chialeuse, ne languis plus ! Enroule tes ennuis, essuie tes meurtrissures, envoie balader tes chaussures et chante pour toi même quelque chanson sotte, toi qui navigue sans roi sur cette grande goélette de lit, pas de reine de pacotille pour toi, Barde à la Face Rieuse, mais un roi".

Tout cela fait beaucoup pour une peine de coeur, l'histoire tragique et lambda d'une femme abandonnée par son homme, parce que, tragiquement, à ce moment de leurs vies, les horloges biologiques des messieurs et des dames hoquettent et se désynchronisent... Mais Siri Hustvedt tient le cap et dirige d'une plume experte ce bateau ivre en forme de goélette. Le récit est à la fois confus et très construit ; il démontre une fois encore - mais est-ce vraiment une fois de trop ? - le mal être fait femme, un C.Q.F.D. empreint d'humeurs autobiographiques (la poésie, le Minnesota, l'âme complexe et supérieure d'une intellectuelle pour de vrai), et prouve, si besoin était, que Madame Paul Auster est tout sauf une femme de...

Thomas Roman
( Mis en ligne le 19/12/2014 )
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