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Pocheset Littérature  

Pilgrim
de Timothy Findley
Folio 2002 /  10.70 €- 70.09  ffr. / 830 pages
ISBN : 2-07-041967-3
FORMAT : 11 x 18 cm

Traduction Isabelle Maillet
Ouvrage paru la première fois en 1999


L’archétype du bon roman !

En 1912, un auteur célèbre pour son ouvrage sur Léonard de Vinci meurt par pendaison. Un suicide bien mystérieux puisque 5 heures après ce fait, son cœur recommence à battre. Mutique, il est amené par une amie à la clinique psychiatrique Burghölzli afin d’être pris en charge par un certain Carl Gustav Jung, choisi pour ses compétences en matière de psychose, mais certainement aussi pour sa fascination pour l’ésotérisme. Pilgrim, tel est le nom de ce patient, deviendra le patient attitré du grand psychiatre et lui livrera peu à peu son histoire. Ou plutôt ses histoires puisqu’il prétend avoir vécu plusieurs vies. Notamment l’importance des détails qu’il donne sème le doute chez Jung et quelques autres personnages qui suivent le cas. Affabulateur génial ? Preuve vivante de la véracité de certaines croyances paranormales ? Le doute est semé jusqu’au dénouement, inattendu et éclatant.

La force du roman de Timothy Findley tient beaucoup à ses personnages. Bien sûr, le connaisseur de l’histoire de la psychiatrie s’amusera de retrouver Jung, Forel et d’autres avec visiblement une excellente connaissance de l’auteur sur la personnalité de ces figures historiques (notamment, les liens entre Jung et sa femme Emma sont décrits avec un brio tout à fait délectable). Mais on croise aussi au fil des pages d’autres personnages célèbres, tels Oscar Wilde et Léonard de Vinci, d’autres supposés avoir existé comme Mona Lisa et enfin des personnages créés par l’auteur comme la mystérieuse lady Quartermaine, amie de Pilgrim.

Le récit s’enchaîne et l’attention du lecteur ne se détache des mots que pour visualiser les scènes décrites par l’auteur, ce qui est une manière supplémentaire de rentrer dans ce récit parfaitement maîtrisé, où se mêlent le huis-clos de la clinique psychiatrique, les scènes historiques passées (réelles, fantasmées ?) et les quelques moments de répits « en extérieur » (domicile de Jung…). Le lecteur se reconnaîtra certainement dans le personnage d’Emma, avide de percer elle aussi les secrets de Pilgrim, par procuration à l’aide des cahiers de ce dernier, et restera perplexe devant les liens qui se tissent entre le héros, Jung et Sybil Quartermaine.

Un excellent moment de lecture, pour un roman historique parfaitement équilibré, construit autour de clins d’œil et d’un zeste de mélange entre réel et imaginaire, jusqu’à un dénouement final, où Pilgrim laissera éclater sa véritable personnalité et ses motivations profondes. Du grand art !


Antoine Bioy
( Mis en ligne le 18/01/2005 )
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