Poches
Essais & documents de Patrick Rambaud
Le Livre de Poche 2011 / 5.50 €- 36.03 ffr. / 151 pages
ISBN : 978-2-253-15731-1
FORMAT : 11cm x 18cm169
Première publication en janvier 2010 (Grasset)
Troisième du nom…
Le Rambaud de l’année dernière (aujourd'hui au format poche, alors que sort le quatrième tome chez Grasset), volume trois de la Chronique du règne de Nicolas Ier… Nicolas Ier règne en maître en Sarkozye, mélange fertile de la France impériale et de la cour du Grand Roi. Le principe est simple et réjouissant : sur le modèle d’un Saint Simon devenu échotier à scandales, Patrick Rambaud – écrivain inspiré et parodiste prospère – rédige la chronique du royaume… Chaque personnalité, chaque homme ou femme politique est nanti d’un titre propre à cette version moderne du journal de Saint Simon… un Saint Simon moins amer et plus amusé que l’original.
Trônant au cœur de l’ouvrage, Sa Majesté – au langage fleuri et stylé. Le premier volume était jouissif et surprenant, le second s’installait dans le paysage éditorial et renouvelait le plaisir… Avec ce troisième volume, on est désormais habitué à cet exercice drolatique, rapidement lu et incontestablement distrayant. Un moment piquant, à glisser entre la lecture du Canard enchaîné et une chronique radio matinale. Pas de lassitude donc, mais une attente au contraire - parfois exaucée, parfois déçue – pour savoir comment Rambaud va «croquer» tel ou tel.
La plume est toujours aussi affûtée, la parodie toujours autant parodique, l’ironie toujours acerbe… Seuls les épisodes changent : la crise, qui donne l’occasion d’un dialogue assez pénétrant entre son altesse et le cardinal de Guéant, l’apparition d’Obama en soleil médiatique de grand ampleur, les complexités de la stratégie de Ségolène Royale – archiduchesse des Charentes –, les malheurs du chevalier Dray, les avanies du régime impérial et les dangers du sport, la déchéance de la baronne d’Ati, les crises coloniales, la loi Hadopi… Une année politique brossée sans faire reluire.
Bref, un opuscule qui se lit avec autant de plaisir que les précédents, comme une bonne partie de rigolade politique. Ce n’est pas un ouvrage à révélations, si ce n’est quelques ragots croustillants, mais bien un portrait finalement impressionniste de la France en cour, un joyeux exercice, sans méchanceté mais franchement salutaire…
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 28/01/2011 )
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